Poems don't always have to rhyme, you know. They're just supposed to be creative.

Encore une oeuvre poétique pour Wes Anderson qui nous livre un film parfaitement dans son style, qualités et défauts inclus. Ajoutez à ça un casting 4 étoiles composé de plusieurs de ses fidèles, et vous obtenez à nouveau un bon produit.

Anderson, comme toujours, a ses tics de mise en scène. Ils agacent parfois mais font aussi tout le charme de ses films. Ici, il sait se maîtriser, la nature ne pouvant lui offrir autant de plans symétriques qu'il aurait certainement souhaité. On a donc une superbe photographie sur cette île de Rhode Island qui rend le tout très agréable à l’œil.
Autre point fort du long-métrage, sa musique. En partie composée d’œuvres par Benjamin Britten, elle colle parfaitement à l'ambiance et aide à nous transporter. Anderson a d'ailleurs toujours mis en avant cet aspect, estimant même que le film était fait pour coller à la musique de Britten et non l'inverse.

Moonrise Kingdom a cependant un défaut chronique auquel il ne peut malheureusement rien puisque c'est une le principe même du film. Les premiers rôles sont en effet portés par des enfants. Ou adolescent, en fonction de l'âge auquel on détermine la limite entre ces deux mondes. Or le jeu d'acteur à cet âge est très moyen, qu'on le veuille ou non. Ici, les enfants s'en sortent pas trop mal grâce au style très spécial d'Anderson qui permet aux acteurs d'adopter des attitudes particulières. Par ailleurs, et bien que ce ne soit pas le concept du film, il est tout de même dommage, voire frustrant, de voir tous ces grands acteurs sous-employés.

Au final, Anderson nous offre avec cet amour enfantin/adolescent une histoire poétique, un petit moment d'évasion. Nous, adultes, avons envie de les faire descendre de leur nuage, de leur faire comprendre que dans 99% des cas leur histoire ne tiendra pas, mais quelque part on espère qu'ils feront partie du 1% car l'histoire n'en serait que plus belle et, qu'à cet âge-là, on en a tous rêvé aussi.

Pas le plus grand des Anderson, mais une belle histoire, un joli conte qui nous permet de rêver un peu et de rester dans notre bulle où tout finit bien.

Créée

le 26 sept. 2014

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Jake Elwood

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