Morgan est un film que je voulais voir pour Vanessa Redgrave qui a été récompensée par le prix d'interprétation à cannes pour le rôle de Léonie.
Karel Reisz ensuite m'avais déjà intéressée avec "La maîtresse du lieutenant français" et son travail avec Lindsay Anderson, j'étais d'autant plus curieuse de découvrir ce film.
C'est un film politique, social qui traite avec finesse et drôlerie d'un sujet sérieux.
Morgan est un homme fantasque, qui cherche à tout faire pour récupérer sa femme qui vient de divorcer de lui pour se remarier avec un homme plus dans la "norme" sociale de son époque et de son milieu.
Lui est un artiste dans l'âme, trotskiste convaincu et engagé, elle est une riche bourgeoise issue d'une bonne famille. Les convictions politiques de Morgan, qui contribuent au côté décalé du film et du personnage(personne ne prend plus le communisme au sérieux dans l'Angleterre de cette époque) donne d'ailleurs des passages mémorables en trotskistes et staliniens.
Les portraits de Staline, Lénine, Marx et Trotski ornent l'"habitat" de fortune de Morgan, la voiture de sa femme, et on les retrouvera dans la scène finale. au moment ou le jeune homme est assiégé et où il se sent devenu à son tour un ennemi du peuple.
Le scénario, à l'origine conçu pour la télévision a été remanié par Karel Reisz et David Mercer pour l'avoir adapté à la situation et au goût du jour.
On assiste donc ici à des tentatives aussi désopilantes que désespérées pour récupérer la femme qu'il aime. Morgan est une combinaison complexe de sympathie et d'extravagance mais cette extravagance va le mener trop loin. Il est un enfant devenu homme avec des convictions qui ne sont pas prises au sérieux.
Un film à (re)découvrir sans retenue.
J'ai ri, j'ai réfléchi, j'ai admiré la qualité de la caméra de Karel Reisz et son sens du montage.