Film très prometteur et pourtant passé complètement à côté, à peine en a-t-on parlé (quelques articles, une ou deux revues sur YouTube français). Mais c'est que le nom de Peter Jackson attire bien mal quand il est recalé au rang de producteur. Mortal Engines c'est le début d'une nouvelle licence, avec de nouveaux acteurs (à l'exception de Hugo Weaving) et surtout un nouveau réalisateur qui en est à ses débuts. Les premières images ont de quoi faire frémir, des villes-roulantes qui se courent les unes après les autres, essayant d'échapper à une "ville-prédatrice" qui en les absorbe pour s'approvisionner en matériaux. La scène d'introduction est donc un superbe apéritif avec des plans-séquences à l'appui qui font appel à l'imaginaire du Voyage de Chihiro ou encore de Final Fantasy.
Mais ça s'arrête là. La richesse, peu exploitée, de l'univers parcouru si vite qu'on a à peine le temps de l'apprécier cache mal les grosses ficelles d'un récit très inégal. Il faut le dire, les acteurs secondaires ne donnent pas le ton et empêchent tout attachement, ce qui nous laisse face au classicisme du scénario. Aussi les moments contemplatifs timidement insérés sont vites gâchés par les "retournements" de situation qui rappellent sans cesse que le film ne s'écarte pas de la ligne qu'il s'est tracée dès le début. À cela s'ajoutent des effets peu subtils, on ne compte plus les zooms sur des visages qui manquent d'expressivité, les dialogues dont le ton mystérieux cache le vide, les flashbacks écœurants et, enfin, un étrange cyborg aux yeux vers qui (et c'est presque fascinant) semble appartenir à un autre film tellement son histoire semble... anecdotique. Tant pis pour les effets spéciaux.