J’ai enfin vu le 25e épisode de la franchise James bond, qui fête son 57e anniversaire. Voilà qui ne me rajeunit pas. J’avoue un faible coupable pour James. J’envie son inaltérable assurance et ses costumes impeccables, ses Aston Martin et ses succès féminins.


Daniel Craig vieillit bien. Son incarnation de Bond tire toujours juste, conduit ses bolides avec précision, sillonne la planète sans faiblir, mais court moins vite. Le Bond post me-too sollicite l’appui de ses camarades féminines et, plus grave, tombe amoureux. Les temps changent.


Le scénario est tortueux à souhait. Comme dans les superproductions chinoises, le super-méchant-présumé se fait doubler par un encore-plus-méchant et l’agent double se révèle triple. Plus pénible, à l’image du MCU, les cinq opus de l’air Craig – produits en 15 ans – s’enchainent. Or, je les oublie rapidement. Je ne me souviens plus qui était Vesper Lynd et pourquoi le Spectre en veut autant à mon ami James. Docteur No, Goldfinger et Moonraker m’ont plus durablement marqué que Skyfall ou Spectre.


Un James Bond, ce sont des paysages magnifiques¬, des gadgets, des combats et un méchant. Le contrat semble rempli : on voyage, James pilote toute la gamme Aston Martin (DB5, V8 Vantage, DBS Superleggera et Valhalla) et détruit une palanquée de Range Rover, il teste une montre et un mini Espadon (celui de Blake et Mortimer), un drone à réaction piloté par la nouvelle 007. Les combats sont rapides et bien tournés par Cary Joji Fukunaga, mais le méchant déçoit. Le fabuleux Stavro Blofeld (Christoph Waltz) est expédié en quelques secondes, une fin indigne de sa carrière. Quant au nouveau caïd, le pâle Lyutsifer Safin (Rami Malek), j’ai deviné qu’il aspirait à se venger, qu’il s’arrogeait, comme Bond, le droit de tuer, mais je n’ai pas compris son but. Que veut-il éradiquer et pourquoi ? Le mobile devait être ténu, j’ai raté un truc.


James est amoureux, il parle trop, ne drague plus et manque d’humour. Il se range et se justifie. Les trois James Bond girls sont pourtant magnifiques, des as du combat à mains nues qui tuent tout aussi bien que lui. Il aime Madeleine (Léa Seydoux), qui possède la larme facile. Il jalouse, mais pas trop, Nomi (Lashana Lynch), la sculpturale 007. Il n’a guère eu le temps matériel de courtiser l’extraordinaire Paloma (Ana de Armas), l’honteusement sous-exploitée agente de la CIA.


La fin s’étire en longueur. Les scénaristes – qui se sont mis à quatre pour venir au bout du pensum – peinent à clore la période Craig. L’adversaire n’est pas à la hauteur, les méchants tombent avec docilité sous les balles de James. Alors, le mal prend la forme de nanorobots qui s’opposent au rêve bondien de bonheur domestique. Mon James vaincu par la technologie ! Au risque de passer pour réactionnaire, je me demande, si ce n’était pas mieux écrit avant.

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le 26 nov. 2021

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Step de Boisse

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