J’ai adoré, le concept de départ à savoir un homme de 118 ans qui en 2092 est le dernier humain mortel vivant, l’humanité ayant atteint l’immortalité grâce aux progrès technologiques, un psy et un journaliste lui demandent alors de raconter sa vie, d’évoquer ses souvenirs. L’homme se lance alors dans un récit décousu, dans lequel il raconte plusieurs vies. En fait il raconte les différents scénarios possibles et imaginables selon les choix qu’il a fait, en commençant par le premier choix fondateur, celui où sur le quai d’une gare il a dû choisir entre son père et sa mère qui se séparaient. A partir de là, chaque décision prise au court de sa vie est narrée selon les différentes options et ainsi ce n’est pas l’histoire d’une vie linéaire qui nous est racontée mais plusieurs vies parallèles, dont l’homme évoque des souvenirs précis, et est persuadé de les avoir toutes vécues sans exceptions.


La mis en scène absolument dingue et maîtrisée rend parfaitement cette construction philosophique éclatée, les acteurs sont brillants, Jared Leto irradie littéralement, même si le réalisateur a un peu tendance à nous le rendre iconique au delà du nécessaire, par de longs plans sur son visage, qui auraient peut être mérité d’être plus concis. Le reste du casting joue sa partition admirablement, sublime Diane Kruger ou Rhys Ifans particulièrement inspirés.


Ce film déconcertera les amateurs de scénarios et de narrations logiques, mais pour apprécier le film il faut totalement se défaire de tout cartésianisme et se laisser porter par l’aspect fantastique de cette fable qui nous parle de concepts profonds, comme l’entropie, le temps qui passe, la notion de souvenirs, celle de choix, nous approche de l’effet papillon et nous questionne sur le sens de la vie, alors subjugué par les images et étourdi par les possibilités chacun ira de son analyse.


Petit regret néanmoins, la révélation ou l’explication finale, qui selon moi est de trop, et à laquelle j’aurais préféré une fin plus ouverte à l’interprétation personnelle qui fait que le film pâti de dix minutes de trop selon moi.


Il n’en reste pas moins que cette découverte m’a conquis et que des les premières minutes du film j’ai été absorbé et incapable de m’en extraire.


Le réalisateur Jaco Van Dormael un belge dont le film "Le Huitième jour" m’avait déjà beaucoup plu à l’époque de sa sortie, malgré un postulat très consensuel, d’ailleurs Pascal Duquenne fait une petite apparition sympathique, a vraiment réussi son film, et il va falloir que je m’attelle vite à découvrir le reste de sa filmographie.

Edit 2025 : S'est ajouté à ma filmographie "Le tout nouveau testament".


Spectateur-Lambda
7

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le 22 août 2025

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