Ce biopic de facture classique n'échappe (classique) pas à certains des travers du genre, notamment ce sentiment fréquent de succession de scènes sans autre but que celui de la démonstration très didactique et du remplissage, et son lot d'effets de style et de montage pas nécessaires accompagné de phrases comme des poncifs prononcés sur un ton définitif.
Tout cela pourrait tourner au cliché risible si le film ne portait pas en lui une dignité bouleversante, volant bien au-dessus de ses imperfections, se refusant à faire l'impasse sur la violence atroce dont il est ici question (notamment dans une introduction dressant un parallèle osé et percutant), montrant sans renacler les corps mutilés, la dureté des mots (parfois pires) et les esprits détruits.
Et plus encore, la beauté du combat de celles et ceux qui se dévouent à la réparation, dans une leçon de courage et d'humilité qu'incarnent, en délicieux contrepoints amicaux, le sensible Vincent Macaigne et le digne et magistral Isaach de Bankolé, à la hauteur du passionnant personnage qu'il incarne.
Tout ceci réuni ne peut provoquer finalement qu'une sincère émotion et une forme de dette de respect.