Comment mieux faire qu’un documentaire pour évoquer l’œuvre du docteur Mukwege, prix Nobel de la Paix ? Et surtout, comment ne pas tomber dans l’hagiographie pure, avec un personnage aussi proche de la sainteté, cet homme qui répare les femmes, victimes des pires atrocités dans l’est de la « République dramatique du Congo. » Marie-Hélène Roux, née au Gabon, et qui connaît bien l’Afrique, a choisi de ne pas atténuer la violence, quitte à rendre parfois le film insoutenable. La mise en contexte est puissante, de temps en temps à la limite, mais permet d’éclairer la trajectoire lumineuse et cependant humble, d’un praticien confronté aux pires des situations. Muganga parvient ainsi à éviter presque tous les pièges liés à une biographie qui ne prendrait pas en compte tout l’environnement social, politique et humain de son héros. Isaach de Bankolé, trop rare au cinéma, donne à son personnage un charisme indéniable et compose, avec un Vincent Macaigne au taquet, un duo parfaitement crédible.