Une histoire de compromis

Que cette critique est difficile. Avant de voir ce film, j’avais entraperçu des titres sur le web du genre « Vous n’avez rien compris à Mulholland Drive ? On va vous expliquer ! ». Du coup, je me suis dit que ça pouvait être un style cinématographique appréciable et très intéressant. Les scénarios ouverts sont souvent très bien construits. Ça a été un peu plus compliqué que prévu.

Commençons par le commencement : l’affiche du film est plutôt attrayante et le regard quelque peu inquiet attiré vers un objectif invisible des deux jeunes femmes intrigue.

C’est par la suite que tout se gâte un peu. Avouons-le dès à présent, je pense avoir une compréhension plutôt acceptable du film, mais beaucoup de zones d’ombres subsistent. Donc je ne vais pas trop m’attarder sur le scénario pour me concentrer sur deux choses : la qualité et l’idée globale. Le fait est que j’ai trouvé le premier point mauvais alors que j’ai apprécié le second. D’où une note plus que moyenne de 5, sorte de compromis entre ces deux éléments.

Pour la qualité, j’ai trouvé (et ça n’engage que moi) que le jeu d’acteur était parfois mauvais, surtout au début du film (je ne sais pas comment vous vous comporteriez après un accident de voiture, mais pas comme ça je pense). Naomi Watts joue très (trop) émerveillée et a un comportement surprenant en découvrant une inconnue chez soi (cela peut être expliqué par le scénario, mais bon). Du coup, j'ai eu du mal à rentrer correctement dans le film. Elle donne cependant une leçon d’actrice lors de la scène de l’audition et son jeu devient meilleur lors de la seconde partie.

La bande son est très moyenne, certains moments de silence sont à la limite du supportable. La qualité de l’image m’a déçu et m’a rappelé Dune. Certains personnages sont assez grotesques (les mafieux, l’homme du restaurant, la mère du réalisateur). De plus, la scène de la voiture dans la nuit pendant le générique de début m’a fait penser à un téléfilm.

Enfin, on a cette fameuse réplique du « This is the girl » qui appelle à une partie du film soit inutile, soit que je n’ai pas comprise. Mulholland Drive, c’est comme un puzzle dont on ne sait pas s’il manque des morceaux ou s’il y en a trop.

Globalement pour un film de 2001, j’ai été assez déçu sur ce point. En revanche, j’ai bien apprécié cette confusion qui apparaît aux deux tiers entre la réalité et le rêve, cette frustration évidente qui remplace le monde merveilleux. C’est assez brutal, ça aurait pu l’être davantage. Ce n’est pas tout le monde qui peut faire un film pareil et s’en sortir aussi bien.

Au final, ma note est comme la représentation que j’ai de ce film : torturée. Je ne sais de quel côté pencher, mais l’ambiance globale ne m’a pas fait passer un très bon moment, alors oui je pense que 5 est un bon compromis. Et qu’après Dune et Mulholland Drive, j’ai assez donné avec David Lynch.