France... Armée... Joséphine... Ronflement

Soyons clair dés le début: Napoléon ne suscite en moi pas le moindre minuscule début de fascination ou même d’intérêt. Je me contrefous totalement du personnage, et j'avoue même avoir des difficultés à comprendre qu'on puisse être fasciné par ce genre d'individu qu'on qualifiera au mieux de douteux. Mon mépris pour les figures d'autorités doit sans doute jouer largement dans mon appréciation du petit bonhomme. D'un autre coté, Je ne fais pas partie non plus des gens qui vont le comparer au petit moustachu le plus célèbre de l'histoire des dinguos sanguinaires, parce que je ne suis pas complètement con et que je sais tout de même comparer ce qui est comparable.

Je n'espérais pas plus apprendre quoi que ce soit au niveau de l'histoire avec le film de Scott, parce que, l'ensemble des historiens ont suffisamment crachés sur cet aspect du film pour que ça me soit revenu aux oreilles, et ce alors que je n'ai pas la télévision, et que je n'écoute pas la radio (ce qui m'épargne la plupart du temps bien des déconvenues et me permet d'échapper à pas mal de conneries, il faut bien le dire platement).

C'est donc dépourvu d'attente au niveau historique que je suis allé voir le film de Scott.

Je vais donc donner mon avis sur l'aspect purement cinématographique du film.

C'était franchement mauvais!

Alors, vous allez me dire que c'est un peu court.

D'accord, donc je vous écris un petit résumé vite fait de tout ce qui ne fonctionne pas dans le long-métrage de Scott, parce que je n'ai pas envie de passer trop de temps sur un film qui m'en a déjà fait perdre bien assez.

On a l'impression que le film veut tout raconter, et donc ne raconte rien. Il n'y a aucun parti-pris, aucune vision claire en son sein. On a le droit à l'histoire d'amour entre Napoléon et Joséphine, à l'histoire de la montée en puissance du général corse, à l'histoire des conquêtes napoléonienne, mais sans que rien ne soit vraiment ni intéressant, ni clairement expliqué, ni très passionnant.

Les micro-scènes qui passent du coq à l'âne s'enchaînent mollement, sans rythme, sans tension dramatique, sans cohérence en dehors d'un fil narratif chronologique aussi mou et dépourvu de tension, de volonté ou de direction claire que tout le reste.

Les trucs qui auraient pu être intéressants sont passés sous silence (code napoléon, modernisation de l'état,...).

Les acteurs sont dirigés n'importe comment. Quand t'as un Joaquin Phoenix dans les pattes, et que tu donnes l'impression que tu lui as fait tourner une mise en garde de plus de deux heures sur les reflux gastriques, tu t'es planté quelque part Ridley. Je ne parlerai pas des autres, parce que Joaquin est celui qui s'en sort le mieux dans ce naufrage!

Reste quelques bonnes scènes de batailles, mais encore sont-elles brouillonnes dans leur mise en scène comme dans l'exposition de leurs enjeux, et ne rendent pas vraiment compte, à de rares exceptions près, de l'ampleur du conflit. Elles ressortent plus comme des sortes d'escarmouches vite torchées.

Bref, en dehors d'un travail sur l'image qui mérite d'être souligné, et de quelques sursauts que l'on doit à la bande originale (en dehors du début et de la scène de décapitation de Marie-Antoinette presque comique), Napoléon est un film tout simplement raté.

Il aura tout de même le mérite de parvenir à transmettre au spectateur une chose qui le rapprochera de son personnage principal: une capacité à s'endormir en tout lieu et à tout moment de la journée pendant son visionnage.