Teaser

Cette "critique" porte sur un film déchiqueté. Il faudra certainement le regarder en version longue dès que possible. Pour l'instant je me concentre sur celle que j'ai pu voir au cinéma, soit celle de 2h40.

Je vais être clair, ce qui m'importe ici est le cinéma, dont le cœur est la mise en scène. Je ne tiens pas compte des erreurs historiques, ni d'une quelconque attaque/défense de la figure historique (j'ai mon avis personnel, plutôt négatif, mais bref...). Ce que je veux, c'est voir un grand film.

Un film sur Napoléon offre un éventail de possibilités concernant les propositions esthétiques. Ici, les pistes empruntées par Ridley Scott semblent être les suivantes :

- les liens forts entre le personnage et Joséphine, et en particulier la manière dont Joséphine fût important dans son ascension ;

- la mise en scène de grandes batailles.

Le premier point est un échec. Joséphine fait dire à Napoléon, dans une scène, que sans elle il n'est rien. On sait qu'elle a pu, avec sa famille et ses relations, faire monter en puissance ce-dernier. C'est un réelle source de propositions esthétiques, mais ce n'est absolument jamais montré. Cela n'a absolument aucun sens. A vrai dire, on ne comprend pas pourquoi elle dit ça, ni pourquoi elle met sur le tapis le sujet de la mère de Napoléon, ni pourquoi il réagit de cette manière lorsqu'elle est évoquée (J'ai pensé au Prince Jean dans le Robin des Bois de chez Disney).

Le second point l'est également. Filtre grisâtre/bleu foncé à la mode, pour faire "ressentir le froid et l'austérité", filtre jaune pour l'Egypte. C'est lisse, c'est moche.

Voilà. C'est un film où les choses sont dites, rapidement, et non montrées. On ne ressent rien, ni la nécessité de la présence de Joséphine auprès de l'empereur, ni l'horreur lors de la guerre. Il n'y a pas de cinéma mais de vagues idées non abouties... c'est un teaser. Un teaser de 2h40.

Le dernier Scorsese durait 3h20, mais il était bien plus subtil, plus beau et intelligent. Allez plutôt voir le dernier Scorsese.