On pourrait jurer qu'il s'agit d'une énième itération du film low budget nippon comico-gore de zombies mais bien heureusement, c'est plus que ça *. Le bon buzz galopant, de son succès au Japon jusqu'à nos festivals, n'est pas là sans raison : One cut of the dead est une belle surprise.


La première demi-heure terminée, c'est à dire le court-métrage fauché typique de l'attaque de zombies dans une usine délabrée, si ce n'est réalisé en un seul plan de 30 minutes et perturbé par de "véritables" zombies à l'assaut de l'équipe de tournage, on assiste impuissant au générique de fin qui laisse assez dubitatif... "euh, c'est ça le truc super original ?..." Mais on voit bien qu'il reste une heure et que la base attendue est déjà terminée. "Mais donc, qu'est-ce qu'ils vont raconter ?...". L'histoire repart alors un mois avant le tournage, en mieux filmée et avec des plans montés cette fois, et propose de suivre l'équipe et ce qui les a motivé jusqu'au tournage en lui-même. Première réaction, mmmouais.


Pourtant dès lors, One cut of the dead prend un tournant comique et un relief inattendu assez remarquable, d'une innocence revigorante sous sa conception visiblement réfléchie au plan près, d'où s'échappe une fraîcheur et un certain renouveau qui fait bien plaisir aux poumons blasés.


Le film en trois couches, si l'on inclut le générique final, est la démonstration d'autant de nouveaux niveaux de compréhension de ses images. Il se passe des choses difficilement imaginables pendant cette première demi-heure en fait. Des choses seulement compréhensibles avec une autre caméra qui donne une vision plus large et donc plus précise de la situation et des personnages. Jeune acteur vedette blasé, Pop Idol typiquement choubidou, réalisateur allumé et sa femme, ancienne actrice... investie, preneur de son à la ramasse et zombie à lunettes hilarant se mixent pour révéler un film beaucoup plus épanoui qu'il n'y semblait parvenant on ne peut mieux à transmettre la passion qui peut habiter ce genre d'équipe de tournage réduite, qui ne redoute rien.


*(Il m'aura fallu un conseil éclairé pour que je daigne immédiatement cesser de faire la fine bouche tout de même... ;))

drélium
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 30 Horreur Comédie

Créée

le 26 déc. 2018

Critique lue 6.1K fois

49 j'aime

3 commentaires

drélium

Écrit par

Critique lue 6.1K fois

49
3

D'autres avis sur Ne coupez pas !

Ne coupez pas !
drélium
7

Prime Cut

On pourrait jurer qu'il s'agit d'une énième itération du film low budget nippon comico-gore de zombies mais bien heureusement, c'est plus que ça *. Le bon buzz galopant, de son succès au Japon...

le 26 déc. 2018

49 j'aime

3

Ne coupez pas !
Behind_the_Mask
8

Des zombies débridés

A l'heure où quelques pingouins mondains se tapent sur les cuisses devant un zombie movie amorphe qui radote, histoire de dire qu'eux aussi, ils aiment (hypocritement) le film de genre, il y a de...

le 18 juil. 2019

30 j'aime

6

Ne coupez pas !
Sergent_Pepper
6

Be kind, remind.

Il faut faire preuve d’une certaine patience pour apprécier ce curieux objet à sa juste valeur. Les formalistes pourront déjà, dans le premier segment, reconnaître un certain talent à l’équipe qui...

le 1 juin 2021

28 j'aime

2

Du même critique

Edge of Tomorrow
drélium
7

Cruise of War

Personne n'y croyait mais il est cool ce film ! Dingue ! On aurait juré voir la bouse arriver à 100 bornes et voilà que c'est la bise fraîche ! Doug Liman reprend pourtant le concept de "Un jour sans...

le 23 juin 2014

202 j'aime

31

World War Z
drélium
2

Brade pire.

Misérable. Pire film de zombies. Je m'attendais à rien et j'ai eu rien. J'ai même eu plus que rien, ou plutôt moins que rien. Il n'y a rien. Les seules scènes valables sont les trois moments...

le 5 juil. 2013

180 j'aime

66

Requiem pour un massacre
drélium
10

Va et regarde la guerre

Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question...

le 26 avr. 2011

175 j'aime

18