Ne croyez surtout pas que je hurle par Christine Deschamps

Un type fraîchement largué se tape une belle dépression. Et, comme c'est de bonne guerre, tente de la surmonter en nous la refilant. Sinon, comment expliquer le ton monocorde (qui n'est pas sans rappeler une certaine émission tardive sur le cinéma il y a des décennies...), les surabondantes images démoralisantes d'animaux maltraités, le mitraillage d'informations pessimistes pêchées sur les chaînes coupables de nous maintenir la tête sous l'eau, en tant que corps social, ou les images glauques sorties de fictions des pays de l'Est post-communiste ? Autant de sadisme ne peut pas être accidentel ou anodin. Il faut qu'il y ait là volonté de nuire... Blague à part, on se marre assez peu dans cet assommant catalogue de maux. La passion du cinéma de l'auteur y passe pour une névrose qu'on se sent soudainement coupable de partager. Sauf que je n'ai reconnu absolument aucune des images qui lui servent (assez finement, souvent) à illustrer ses propos. On ne doit pas avoir de catalogue commun, je présume, malgré les milliers de films en sa possession. Il se pourrait même que je possède précisément tous ceux qu'il rechigne à voir... Quand on en est à ce point-là de correspondance, on est mûr pour participer à Tournez manèges. Bref, deux lexomil et un whisky plus tard, malgré tout, j'en suis venue à me dire que son exercice d'autoflagellation n'était peut-être pas aussi vain que je le pensais. Mais, à présent que je suis sortie de la catatonie hypnotique où sa succession diabolique de séquences me maintenait, je ne sais plus pourquoi. Je vais plutôt me concentrer sur la perspective de mon bon gâteau à la banane d'anniversaire et renoncer à m'ouvrir les veines avant le kir royal à la liqueur de châtaigne...

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le 29 avr. 2020

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