Visionnage assez éprouvant pour le premier film d'une longue série (une douzaine de volets) qui semble se contenter de poser les grandes lignes d'un univers de chanbara sans étincelles. J'ai tellement peu accroché qu'il est très improbable que je continue l'exploration de cette franchise : on est très loin de l'engouement suscité par le premier volet de "Zatoichi" (1962, donc contemporain) ou celui de "Baby Cart" (1972, plus tardif), voire "Shinobi no mono" (1962, mais dans un registre légèrement différent, plus ninja). L'impression d'avoir regardé un brouillon de film dans lequel les bons ingrédients sont présents mais comme laissés à l'abandon, pas travaillés : première scène, première minute, on nous montre un sabreur repousser une attaque furtive menée par un groupe d'assassins en littéralement 30 secondes mal foutues, lumière crado, décors minimalistes, affrontements inexistants. Une séquence censée entériner ses talents supérieurs dans le maniement du sabre mais qui n'y parvient pas du tout. Un avant-goût de la suite, plongée dans un brouillard constant, avec beaucoup d'allusions à son passé (sans que rien ne soit véritablement étayé), une mission de protection sans saveur partagée entre espion et garde du corps... J'ai très peu goûté au mystère qui entoure le personnage féminin, pas plus que la toile politique sur le thème de la corruption en arrière-plan. Un constat assez dramatique concernant un film dont le protagoniste est joué par Raizô Ichikawa (s'étant pourtant illustré dans de très bons films chez Kon Ichikawa, Kenji Mizoguchi, Kenji Misumi, Satsuo Yamamoto, rien que ça) et dont le principal antagoniste, un moine bouddhiste spécialiste des arts-martiaux chinois, est interprété par le Tomisaburo Wakayama des Baby Cart, justement — mais un personnage sans relief, combattant à mains nues, au creux de bastons nazes, mal sonorisées, chorégraphiées au minimum du minimum. J'imagine qu'il s'agit d'un film-véhicule pour poser les bases d'une franchise, mais il échoue à susciter la motivation minimale pour poursuivre en ce qui me concerne.

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Morrinson

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