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En 1957, alors que James Whale vit loin de tous à Hollywood, à cause non seulement de sa santé déclinante (avec déjà plusieurs AVC à son actif) mais aussi de son homosexualité, il va faire la rencontre de son jeune jardinier qui va raviver la flamme des passions ainsi que de ses souvenirs, entre la première guerre mondiale et le tournage de Frankenstein/La fiancée de Frankenstein.


Bill Condon est un réalisateur assez curieux, un yes man qui s'assume en tant que tel, à tourner Candyman 2, deux épisodes de la saga Twilight ou encore la version en prises de vues réelles de La belle et la bête, spécialisé dans le genre musical, et là, avec Ni dieux ni démons, il semble avoir atteint son sommet dès ce troisième film. Le sujet est sans doute plus personnel qu'on peut le croire, d'autant plus que le réalisateur et son acteur principal, Ian McKellen, sont homosexuels, mais Condon a voulu sans doute parler de lui dans ce personnage, James Whale, qui a été ostracisé à cause de son genre différent, d'où sans doute son retrait précoce du cinéma, en 1941 alors qu'il est décédé seize ans plus tard. Mais il ne faut pas oublier que le film est tiré d'un roman éponyme qui parle de manière romancée de la fin de vie de Whale, en particulier cette relation amour-haine avec ce jardinier, Clayton Boone, que joue très bien Brendan Fraser (qui sortait alors de... Georges de la jungle !), et particulièrement à l'aise dans ce contre-emploi où cette rencontre va frapper les deux hommes.


La mise en scène évoque une captation, mais elle filme au près ces deux personnes, qui les font confronter à leurs propres souvenirs, en particulier Whale qui restera marqué par les horreurs des tranchées et aussi par son passage dans le cinéma Hollywoodien, avec de très belles réminiscences des deux opus de Frankenstein, et de très belles retrouvailles avec Boris Karloff et Vlerie Hobson lors d'une soirée peu avant sa disparition. On sent clairement qu'il y a peu de moyens, on ne voit pas les fastes de Hollywood, mais quelque part, en 1998, le film est courageux de parler frontalement de l'homosexualité à une époque où c'était rare, si on excepte bien des exceptions comme Philadelphia. Mais l'interprétation de Ian McKellen apporte une grande force à cette histoire plus émouvante qu'il n'y parait, celle d'un vieil homme au soir de sa vie qui voit pour la dernière un beau jardinier, au point de lui raviver des souvenirs.

Boubakar
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