L’art est un règlement de comptes, ok ? Choral des critiques d’art qui se muent tous en critiques dards pour me percer de leurs regards . Mais je persiste et signe. Ici un règlement de comptes noirs ou bien de comptes cruels de son enfance. Moi, dans la mienne, devant la toile, c’était l’art qui tirait sur mon cœur avec les flèches d’Éros et parfois le touchait. Avec Niki, c’est l’auteur qui le fait sur la toile pour inciter le spectateur à vider sa colère et son ressentiment.
Et quand je lis entre la toute dernière image et le début du générique de fin « Niki de Saint-Phalle est devenue une des plus grandes artistes de son temps », je me demande comment on le devient et me réponds : « Un être humain fait quelque chose et un autre déclare que c’est de l’art et ce faisant, le second fait de la chose une « œuvre d’art » et ce faisant, fait du premier, l’auteur de l’œuvre d’art, l’ « artiste ».
Je suis allée sur wiki lire un peu sur Niki et j’y ai lu que si son vrai prénom était Catherine et non Nikki, ta mère jamais ne t’a appelé ainsi, Fal de Saint Phalle était bien son vrai nom de famille. Donc je me dit : « Ça, fallait l’faire ».
J’ai trouvé amusant que le premier expert qu’on voit voir ce qu’elle peint lui dise qu’il ne faut pas chercher à « aller plus vite que la musique » et j’ai pensé alors au musicien qu’on entendrait jouer et à qui on dirait : « Il ne faut pas aller moins vite que la peinture ».
Bon, j’ai vu un bon film avec Charlotte Lebon, laquelle me semble bien la bonne personne pour jouer un personnage pareil, si bien qu’on pourrait dire qu’elle a en quelque sorte le « bon » rôle.
Mais, vous l’aurez compris, lorsque le septième art parle de l’art et de l’artiste, j’ai toujours un problème.
p.s. Je vous recommande la chanson du générique de fin, « I wish I knew how it would feel to be free », choix pertinent, dans la version que chante Nina Simone.