Nino
7.1
Nino

Film de Pauline Loquès (2025)

Nino c’est le gars qui réfléchit beaucoup. Souvent trop. Et qui va se retrouver devant une nouvelle immense et inattendue, qui va le pousser à sortir de sa tête, où il passe un peu trop de temps. Nino c’est aussi ce gars gentil, qui ne réalise même pas qu’il l’est, qui vit pour les autres en s’oubliant presque. Il a plus peur d’ennuyer les autres que d’être malade et démontre un réel manque de confiance en lui.


On attaque ce film par là où ça fait mal, par la vérité crue qui s’impose : un cancer. Et le contraste entre son incompréhension et le discours protocolaire du médecin nous plonge tout de suite dans le cœur du sujet : l’introversion de Nino. Il bafouille, se retrouve victime de ses pensées et ne transmet qu’un centième de ce qu’il aimerait dire. Il n’exprime pas, mais ressent et le spectateur passe 1h30 à essayer de deviner au travers de son visage. Et c’est là où Théodore Pellerin vient endosser le rôle à merveille, il nous charme et exprime cent fois plus à travers ses petites mimiques et ses sourires. Il transpire la gêne affectueuse et nous dit en un rictus ce que personne n’aurait su dire en 100 mots. J’ai adoré le passage avec Zoé, sa camarade de collège oubliée, qui lui donne un maximum de 3 phrases pour résumer sa situation. On comprend que c’est là que Nino excelle : avec des consignes, peu de place à l’improvisation et un minimum de confiance.

Enfermé en dehors de chez lui, la vie le pousse à vivre. Il doit se confronter au monde et ne plus subir sa solitude, comme sa mère le redoute. Il vit des expériences sociales, d’abord par contrainte, puis par plaisir. Il réalise qu’il peut ressentir et s’amuser, même avec tout ce qu’il va devoir porter. Se laisser aller : danser, boire, embrasser, tenir une main, s’entourer et même avoir de l’empathie pour cet homme endeuillé mais heureux.


Ces 3 jours de combat dans l’arène parisienne viennent finalement apaiser ses autres soucis. Il se retrouve à avouer une dépression devenue plus légère face à l’arrivée des papillons, qui un jour nous l’espérons, s’envoleront par la fenêtre.

L’immensité des messages à interpréter dans ce film donne presque la tête qui tourne. Mais ce que je retiens, c’est qu’il suffit parfois d’un rien, de quelque chose qui nous dépasse pour prendre conscience de la vie qui nous entoure, des gens qui nous aiment et se sentir plus vivant que jamais.

Lisalwasp
8
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le 22 sept. 2025

Critique lue 11 fois

2 j'aime

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