Ce doit être le cinquième film de Kore-Eda que je vois, et autant les précédents m'avaient beaucoup plus, autant j'ai vraiment adoré celui-ci !


Le film est particulièrement lent, plutôt "serein" dans sa mise en scène, et comme avec chaque film du bonhomme, pour peu que l'on ai un peu voyagé au Japon, on reconnaît ce Japon quotidien, ces rues populaires des quartiers de Tokyo qui ne sont pas touristiques et dont il parvient à extraire des plans d'une beauté incroyable (l'escalier, le bord du cours d'eau,...) Certains de ces plans sont d'ailleurs utilisés comme repères dans le récit, il reviennent à différents moments et nous montrent la légère évolution de la situation par rapport à la fois précédente.


La manière de filmer l'appartement est assez admirable elle aussi, on baigne toujours dans cette douce lumière, il se passe des choses anodines et au bout d'une heure et demie de film, on se dit "merde mais il ne ressemblait pas du tout à ça au début l'appart"


Et la magie opère, la situation évolue petit à petit, on s'attache énormément à ces enfants sans tomber dans le larmoyant, grâce à de petites scènes anodines (la discussion sur l'existence ou pas de Totoro et du père Noël) Tout est fait tout en finesse, à tel point que certaines choses (baseball/tabouret) marquent d'autant plus qu'on ne se rend même pas compte que quelque chose d'important se passe à ce moment là. Et c'est peut-être la plus grande force du film, on voit tout celà d'un point de vue enfantin, même si c'est parfois le point de vue d'Akira, qui grandit beaucoup trop vite mais est très loin d'être aussi grand qu'il le crois.


Bref, je ne suis pas du tout objectif sur ce film, il montre l'horreur et la beauté du quotidien, mais cette horreur n'est pas revulsante tel qu'elle nous est montrée, c'est une ode à l'adaptation, très mélancolique mais rarement vraiment triste. Et le tout est ponctué de moments de grâce, comme quand Akira sort les chaussures du placard. Bref, c'est fin, c'est beau, je l'ai vu il y a une semaine mais je ne m'en suis pas du tout remis, et je vais probablement le regarder à nouveau prochainement!

Créée

le 25 avr. 2018

Critique lue 193 fois

2 j'aime

ZayeBandini

Écrit par

Critique lue 193 fois

2

D'autres avis sur Nobody Knows

Nobody Knows
Sergent_Pepper
8

Au regard des enfants

Filmer l’enfance a toujours été un défi particulièrement délicat ; entre la niaiserie condescendante et un regard d’adulte dénué d’authenticité, le point d’équilibre se fait forcément en réglant la...

le 17 nov. 2016

76 j'aime

7

Nobody Knows
drélium
7

Nobody Home

Premier Kore-Eda. Je ne voulais pas m'étaler vu que tout le monde a déjà parfaitement tout dit mais il donne très envie d'être bavard, sans pour autant crier au génie, parce qu'il marque là où on ne...

le 27 févr. 2013

59 j'aime

8

Nobody Knows
klauskinski
8

Critique de Nobody Knows par klauskinski

Nobody knows travaille sur la durée, la répétition, on pourrait presque dire la scansion, plongeant le spectateur dans un rythme particulier, qui peut sembler à certains agaçant par la lenteur...

le 22 déc. 2010

58 j'aime

3

Du même critique

Les Enfants de la mer
ZayeBandini
8

4°C jusqu'à l'infini

Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...

le 7 juil. 2019

19 j'aime

Pierrot le Fou
ZayeBandini
10

Admettons donc.

Aujourd'hui Jean-Paul Belmondo est mort, et avec toute la tristesse que cette annonce m'a procuré, j'ai ressenti le besoin de revoir ce film. Pourquoi celui-ci je ne sais pas, peut-être parce que...

le 6 sept. 2021

8 j'aime

2

Le Détroit de la faim
ZayeBandini
9

À la croisée des films noirs de Kurosawa et des grands polars de Nomura, c'est dire...

Un immense oubli dans les classiques connus et reconnus du cinéma japonais, dans la droite lignée du Entre le ciel et l'enfer de Kurosawa, et augurant en un sens les immenses adaptations de Matsumoto...

le 2 août 2021

7 j'aime