En janvier-février 2016, j'ai vu deux films qui m'ont marquée au cinéma : Bang Gang d'Eva Husson et Peur de Rien de Danielle Arbid. Dans ces deux films, j'ai découvert des visages adolescents (voire petits adultes) et j'ai senti que quelque chose se passait chez ces gens. Des acteurs étaient nés. Finnegan Oldfield, l'odieux et amoureux Alex de Bang Gang et Manal Issa, la ravissante et paumée Lina de Peur de Rien. En août, ils sont de retour ensemble, sur grand écran, dirigés par la main de maître Bertrand Bonello, accompagnés d'un florilège d'acteurs en phase de post-adolescence, accompagnés par Vincent Rottiers, que j'ai découvert dans Les Diables. Ils sont de retour pour jouer une bande de jeunes, amis ? inconnus ? enfin bref, qui se rencontrent et qui préparent des attentats aux quatre coins de la capitale, pour faire entendre leur envie de révolution, avant de se barricader dans un grand magasin fantasmé où tout est possible : chanter My Way maquillé, faire une course en petite voiture, boire, manger, tirer, aimer, rire, pleurer. Ce film est certainement le plus angoissant que j'aie jamais vu, mais je le trouve particulièrement exceptionnel. J'ai sursauté, j'ai (presque) crié, je me suis demandée quelles idées avaient les personnages derrière la tête, j'ai été conquise par les jeux d'acteurs qui étaient franchement fabuleux, j'ai eu peur, j'ai été émue face à un final auquel je n'osais pas penser, j'ai ri une ou deux fois, et oui. J'ai apprécié toutes les petites pépites du film, toutes ces choses qui ont réussi à faire monter la tension jusqu'à la faire exploser grâce à un climax des mieux réussis. La mise en scène chorale faisant vaguement penser à Elephant de Gus Van Sant que j'avais adoré, j'ai d'abord cru au début que je n'allais faire que suivre les pérégrinations d'ados dans Paris, heureusement je me suis trompée. Je n'ai plus autre chose à dire à part : foncez le voir, vous en sortirez époustouflé, épaté devant le talent des acteurs et du réalisateur, et grandi face aux événements du monde barbare qui nous entoure.

CFournier
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le 23 août 2016

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Coline Fournier

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