C'est seulement 9 ans après sa sortie que je découvre cette adaptation de l'histoire de Noé par Darren Aronofsky. Il faut dire que le sujet biblique ne m'attirait pas vraiment... Et le résultat est aussi inégal qu'intéressant.
Aronofsky s'est permis de nombreuses audaces, ce qui fait plaisir. Par exemple, la représentation d'une Terre plus ravagée que décadente, où les hommes sont vêtues de loques qui évoquent une œuvre post-apocalyptique à la "Mad Max 2". Bien loin des péplums. Et ironique puisque qu'il s'agit de décrire la Terre avant la déluge !
Ou des imageries fortes exploitant les beaux paysages islandais (qui ont décidément la cote au cinéma dans les années 2010 !). Avec là encore quelques propositions osées, telle cette narration de la création... avec des images darwinistes ! Et quelques séquences qui en jette, dont celle du déluge.
Mais il y a aussi des gros sabots. Le message écologiste est primaire au possible. Certes, on parle d'un fable, d'un mythe, mais de tout même. Vous mangez de la viande et exploiter les mines ? Désolé, vous êtes un impur, voué au génocide. Vous mangez des plantes et vivez en mode hippie ? La Terre est pour vous ! Au passage, on se demande bien comment Noé sait si bien se battre contre ceux dont il pointe la violence...
Des propos (un peu) nuancés par l'interprétation de Russel Crowe, et une critique du personnage de Noé, qui s'avère être un despote familial. A tel point que les autres personnages sont sacrifiés. Les fils sont, il faut le dire, sans charisme. Et Jennifer Connelly est allègrement sous-employée.
Bref, une œuvre très hétérogène, qui a visiblement beaucoup divisé son public.