Depuis un peu, les films français ont tendance à me laisser assez indifférente, mais celui-ci vient remonter la note!

Et pourtant on retrouve le schéma de la femme qui ne sait plus où elle en est: Léna plaque tout et part se réfugier avec ses enfants chez ses parents. C'est l'occasion de voir une galerie de personnages tous assez originaux et vrais: la petite sœur pour qui tout est toujours "facile", le frère un peu à l'ouest, les parents qui veulent aider leur fille mais l'étouffent, l'ex-mari qui semble vouloir se racheter une conduite (ou pas)....

Les réactions de Léna ne sont pas toujours faciles à appréhender, mais qui peut se vanter d'être en toutes circonstances rationnel?
Les relations entre les personnages sonnent juste: comme "dans la vraie vie", c'est un mélange d'affection et de rapports conflictuels, de protection, conseils, ordres... Tout ce qui fait qu'être en famille est un bienfait et un poids.

Cette justesse du propos et des acteurs est vraiment le point fort du film. Les actrices sont particulièrement mises en avant, leurs prestations valent le détour à elles seules.
Les longueurs du film viennent baisser la note, et c'est bien dommage, on a l'impression parfois d'être dans l'attente, sans savoir ce qu'on attend au juste.
Le fils de Léna (dont j'ai zappé le nom) a des réactions qui sont exagérées, ça dénote avec le reste des personnages.
L'histoire qu'il raconte à sa mère, sur la légende de la danseuse bretonne est très bien amenée, mais elle traine vraiment trop! Moitié moins longue elle aurait eu le même impact sans lasser le spectateur.
Je pense qu'Honoré a voulu souligner l'importance de cette scène, qui doit donner son titre au film, et qui montre à nous autant qu'à Léna qu'il faut savoir parfois renoncer avant de s'enfermer dans ses certitudes et de s'y perdre. (c'est un peu le propos de la comptine "sur le pont du nord" aussi: la fille s'entête à aller danser malgré l'avis négatif de sa mère, et elle en meurt)

Encore un film à déconseiller en période de dépression....
iori
7
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Créée

le 23 févr. 2012

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iori

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