août 2010:

Ma femme voulait découvrir Christophe Honoré. Mon appétence était mesurée. Dans une certaine mesure, on pourrait dire que je n'avais pas vraiment envie de voir ce film. Mais souvent, il m'arrive de reculer devant un film et d'éprouver pourtant un certain plaisir à sa découverte. Malheureusement, ce fut rare pour ce film.

L'histoire de famille très compliquée développant les drames intimes de beaucoup de personnages mais se focalisant surtout sur ceux de Chiara Mastroianni, un peu sur ceux également de Marina Foïs et de Marie-Christine Barrault, drames relationnels entre sœurs, entre filles et mère, sur des tonalités violemment exagérées, cette histoire m'a quelque peu lassé.

Le personnage de Chiara Mastroianni, totalement incohérente, très agressive, s'est révélée plutôt antipathique. N'ayant de cesse de dire noir pour faire blanc, elle apparait comme une immature tête à claque sur laquelle s'abat un grand nombre de calamités que son inconstance et son manque d'équilibre lui imposent. A se demander comment elle a pu être mariée et faire deux gosses avec Jean-Marc Barr. Trop excessive, écorchée vive, elle passe le film à geindre, à juger les autres tout en étant infoutue de se regarder dans une glace, le genre de personnage pour lequel je nourris difficilement une quelconque sympathie.

Fort heureusement, les actrices sont plutôt bonnes. Marina Foïs est même excellente, ce qui n'est pas un scoop. J'ai même bien aimé les prestations de Fred Ulysse et Julien Honoré que je ne connaissais pas du tout et celle de Louis Garrel, heureuse surprise. Jean-Marc Barr fait le boulot.

Quant au véritable objet de notre attente, la réalisation de Christophe Honoré, elle me laisse sur l'expectative. A part l'accompagnement musical un peu trop présent et lassant, ses options de mise en scène sont loin d'être désagréables toutefois.
Le scénario concocte quelques surprises, pas toujours compréhensibles (j'ai encore du mal avec l'aparté historico-folklorico-breton), peut-être aussi incongrues et désorientantes que les atermoiements et virages que prennent les deux sœurs fêlées du film.

Coup d'essai un peu dans l'eau. Pas grave, ça mouille.
Alligator
4
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2013

Critique lue 369 fois

2 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 369 fois

2

D'autres avis sur Non ma fille, tu n'iras pas danser

Non ma fille, tu n'iras pas danser
Glauktier
8

Ballotement famillial et répliques percutantes

La première chose qui découle de ce film c'est une ambiance prenante. Une chose indicible qui fait que si on zappai sur ce film à la TV, on ne pourrai plus s'en détacher. Simple en apparence mais...

le 6 oct. 2010

7 j'aime

Non ma fille, tu n'iras pas danser
ZeroJanvier
1

Critique de Non ma fille, tu n'iras pas danser par Zéro Janvier

Christophe Honoré m'avait enthousiasmé avec Les chansons d'amour. Il m'avait touché avec La belle personne. Il m'a déçu avec Non ma fille, tu n'iras pas danser. Que dire ? Malgré le talent de Chiara...

le 25 sept. 2010

5 j'aime

Non ma fille, tu n'iras pas danser
titiro
4

Oui ma fille, tu vas te faire chier...

Ce film s'embourbe dans sa réflexion sur... euh, sur quoi au juste? On ne peut pas dire que le sujet soit traité de manière très passionnante, du coup on ne s'y intéresse pas beaucoup. La mise en...

le 1 déc. 2013

3 j'aime

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime