Porte d’entrée pour novices

Si vous ne connaissez pas le cinéma de Jean-Luc Godard, François Truffaut, Chabrol ou Agnès Varda, ce film réalisé par Richard Linklater sera un moyen de découvrir la nouvelle vague. Même pas besoin d’avoir vu A bout de souffle pour comprendre. En effet, le long-métrage suit Jean-Luc dans son projet de réaliser son premier film (de la pré-production jusqu’à la salle de montage). Malheureusement, ou heureusement, et au grand dam de son producteur, le jeune homme n'en fait qu'à sa tête.

Le film repose entièrement sur le personnage haut en couleur du metteur en scène et du jeu d'acteur de Guillaume Marbeck, dont c’est le premier grand rôle. Linklater a fait le choix de réaliser son film comme un making-off dans le style de la nouvelle vague donc en noir et blanc en format carré.

Si vous n'avez jamais vu A bout de souffle, ce film vous donnera immédiatement envie de le regarder pour voir le résultat. En effet, au vu du tournage et du montage on se demande comment le film tient la route. Et si vous l'avez déjà visionné, vous aurez envie de le revoir ! Linklater nous livre une lettre d'amour à Godard et il arrive à ne pas tomber dans de l'idolâtrie. Il s’agit surtout de montrer son admiration pour le réalisateur et de faire une étude de caractère de Godard et de ce qu’il dégage.

Le principal point négatif est peut-être que, pour un novice, la présentation de tous ces personnages peut alourdir le récit, surtout quand on ne revoit pas ces personnes. On se demande à quoi bon les présenter. Un autre défaut, surtout pour ceux qui sont incollables de Godard ou de A bout de Souffle, on a l'impression d'avoir affaire à une série d'anecdotes sur le tournage sans réelle analyse sur Godard ou Jean Seberg (on en veut plus !). Au final, ce film est une romanisation comique et nostalgique de ce qu’était la “vibe” de la nouvelle vague.