Du cinéma bis pur qui ne résiste pas à la grande tentation de privilégier un lot de meurtres graphiques, des scènes de sexes extraverties et autres comportements bestiales étalés aux quatre coins de l'écran pour une sensation intense.

Premier plan, un gynéco ausculte la partie vaginale d’une femme sur sa table, celle-ci meurt. Pour éviter le scandale, le meurtre est maquillé en un suicide et le corps est déplacé dans la baignoire remplie d’eau coulant abondamment. Quelques temps après, un tueur habillé en motard qui a piqué le soufflement à répétition de Dark Vador pour prévenir de ses arrivées funestes, s’en prend à tout le personnel de l’agence de top modèle, responsable de la mort de cette femme.

Dans la fureur honorée la nuit, se glisse l’érotisme porté par la jolie Edwige Fenech et ses partenaires pour alléger les tensions et offrir de quoi se rincer l’œil gratuitement. Pourtant, la nudité visuelle des modèles donne une raison au tueur de leur rendre leur beauté naturelle par la défiguration au couteau et casse la sensualité qui s’était dégagée quelques secondes avant.

Pour inspirer la peur, la séquence de la modèle rousse avançant dans la maison joue sur l’espace recadré et décadré, restitué avec bonheur dans le format 16/9ème du film. A la recherche d’un détail qui cloche, la rousse en tenue d’Eve est suivie par la caméra en travelling qui mise sur l’anamorphose pour réduire et agrandir l’espace dans un mouvement où tout paraît si proche et si distancé.

Par contre, deux meurtres sont commis au même endroit à quelques jours d’intervalles ce qui paraît insensé si l’enquête se poursuit et définit la chambre voire la maison comme une scène de crime. Or le mari obèse de la gérante de l’agence trouve sa fin dans les mêmes conditions que la modèle rousse.

Assez passionnant de découvrir de bonnes idées filmiques (par exemple, l'eau déversée devient un leitmotiv image et sonore qui vient piéger les personnages proches d’une mort violente, les flashbacks placés au bon moment) dans un film qui ne tient qu'à se définir par sa vitrine charnelle et horrifique bien appuyée avec la participation de Nino Castelnuovo, le fiancé de Catherine Deneuve dans les Parapluies de Cherbourg.
John_Irons_Stee
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le 20 févr. 2014

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