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Nuremberg
5.8
Nuremberg

Film de James Vanderbilt (2025)

Le procès de Nuremberg où certains dignitaires nazis ont été jugés par les Alliés est un moment crucial de l’Histoire, juste après la Seconde Guerre Mondiale, qui a finalement été peu vu sur les écrans. Et quand il l’était c’était surtout de manière parcellaire dans des films traitant d’autres sujets en rapport avec ladite guerre. Et si ce n’est le « Nuremberg » de 2000 d’Yves Simoneau avec Alec Baldwin qui lui était circonscrit au petit écran, rien à ne se mettre sous la dent sur ce moment pourtant charnière de la fin de l’ère nazie. Ce « Nuremberg » de James Vanderbilt arrive donc à point nommé. Plus connu comme scénariste (« Zodiac », « White House Down », ...), l’homme choisit d’appréhender le sujet par le prisme du roman « The Nazi and the Psychiatrist » qui narrait les échanges entre Hermann Goering et un psychiatre militaire venu vérifier la stabilité psychologique de l’accusé avant le fameux procès. Procès restant la finalité du film que l’on découvre ici. Un angle intéressant et prometteur pour un résultat correct et agréable à regarder.


Cependant, d’un tel sujet, n’importe quel spectateur en attendait forcément plus. Et, durant une bonne partie du long-métrage, on se demande ce que des réalisateurs de la trempe d’un Steven Spielberg ou d’un Martin Scorsese - pour ne prendre que des réalisateurs connus et aguerris – auraient fait d’un tel sujet quand on connaît leur CV. Et même un plus jeune comme Jonathan Glazer qui si bien traité la banalité du mal dans « Zone of Interest » et nous aurait certainement servi une œuvre plus ambitieuse et racée. En effet, en l’état, ce « Nuremberg » est une proposition du genre de celles pour laquelle on organise des projections scolaires. Et le mot ici est bien choisi : scolaire. Le film est bien réalisé mais de manière la plus académique possible à tous les postes. Rien ne dépasse dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Il aurait peut-être fallu un souffle épique plus poignant à une telle histoire ainsi qu’une tension plus palpable.


Malgré tout, le film dure près de deux heures et trente minutes et on ne voit pas le temps passer. Un film fleuve mais qui sait se rendre captivant et instructif sans jamais perdre le spectateur. On ne pourra enlever cela à James Venderbilt. Et Russell Crowe qui enchaînait les séries B voire Z depuis un moment trouve un rôle à la hauteur de sa carrure et de son talent. Si son accent allemand ressemble à un accent russe au début du film, on dirait qu’il semble mieux le positionner ensuite et il nous convainc finalement dans la peau du monstre Goering, autour duquel tourne le film. On est moins convaincu du choix de Rami Malek dans cette distribution masculine assez intéressante. Comme si, depuis « Bohemian Rhapsody », l’acteur ne parvenait pas à se refaire. On apprécie en revanche que Vanderbilt ose l’ambiguïté morale au détour de certains échanges comme celui qui voit le nazi avancer l’argument de la bombe atomique sur les japonais quand on lui envoie la Solution finale en preuve accablante. Voilà donc un film assez réussi, assez maîtrisé mais pas assez ambitieux et surtout trop classique.


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 13 nov. 2025

Critique lue 113 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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2

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