Ce que l'espoir offre de pire

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce film de SF polonais et il faut imaginer une visite désespérée d'un monde sous-terrain dont l'approche ne serait pas sans rappeler "Il est difficile d'être un dieu". Je veux dire par là qu'on n'a pas réellement de présentation "objective" du monde que l'on observe, on est entrain de suivre un personnage qui déambule dans ce monde, avec ses gens totalement fous.

Et franchement c'est plutôt pas mal, même si ça ne m'a pas touché du tout, à part la toute fin, ce qui fait que malgré l'heure et demi de film, j'ai trouvé ça longuet. Cependant le film a des qualités à revendre, notamment le fait qu'il est sale, vraiment désespéré, le genre de chose que l'on ne voit pas ou trop rarement au cinéma, notamment américain. Ici les gens n'ont limite pas de visage, ils se cachent emmitouflés dans leurs vêtements, n'interagissent que pour se voler de la nourriture, l'humanité indifférente s'est transformée en zombies.

Et on a notre héros qui va interagir avec les dernières personnes qui semblent capable d'une interaction sociale, mais qui ne sont pas moins folles. Ici tout le monde est obsédé par l'arche qui doit venir les sauver, une sorte d'illusion pour maintenir le calme alors que leur abri sous-terrain vit ses dernières heures. On rencontre de gros malades, mon préféré reste celui qui congèle les femmes pensant qu'elles pourront être décongelées sur l'Arche... l'espoir de ce monde meilleur où tout serait possible pour ces fous libère leur folie destructrice. Et c'est d'autant plus frappant lorsque l'on voit le visage d'effroi de cette femme congelée.

Le film se permet une petite touche de beauté avec sa fin un peu mystique, abandonnant ainsi le réel, tombant ainsi dans le fantasme peut-être parce que l'esprit ne peut plus suivre avec tant de malheurs ?