Henry est un fermier veuf qui élève son fils en lui interdisant de manier les armes à feu. Lorsqu’il recueille un cavalier blessé avec une sacoche remplie d’argent, il ne sait que penser bien que ce dernier, Curry, lui explique qu’il est shérif et qu’il a détroussé de dangereux criminels. Le mystère s’épaissit lorsque trois cavaliers viennent le chercher en prétendant que ce sont eux les shérifs et Curry le criminel. Henry préfère se fier à son instinct, qui semble particulièrement aiguisé pour un simple fermier…
Potsy Ponciroli est un réalisateur peu connu qui s’attaque ici à une rumeur de l’Ouest américain. Et si Billy the Kid n’était pas mort ? Ce n’est pas un grand spoil du film, l’information arrive rapidement.
Pour cela, le réalisateur, qui est également le scénariste, a effectué quelques recherches sur le sujet, et force est de constater qu’il est fidèle aux connaissances des historiens (à un détail près, Billy the Kid portait bien son arme à droite d’après Wikipédia). Noms, citations, faits, tout sonne juste dans ce western historique.
Niveau scénario, il s’agit d’un drame dans la veine de Gone Are the Days. Un vieil homme (OK, il n’est que quadragénaire, mais il est usé) rongé par la culpabilité de ses péchés de jeunesse cherche à finir correctement sa vie. Potsy Ponciroli installe donc une ambiance lente, rustique et teintée d’un fatalisme où se tapit une dureté impitoyable. Le casting comprend des acteurs peu connus, mais tout à fait compétents. Par ailleurs, la ressemblance physique entre Tim Blake Nelson et Billy the Kid est remarquable.
Si les combats peuvent surprendre (Billy the Kid debout face à une horde), il convient de souligner qu’ils sont au contraire extrêmement réalistes, car un revolver de l’époque est imprécis dès dix mètres. En outre, la rapidité et l’adresse de certains tireurs sont parfois spectaculaires (YouTube regorge de pistoleros modernes aux talents tout à faire remarquables).
Old Henry est à mi-chemin entre l’uchronie et la fanfiction, partant d’une possible variation historique et brodant dessus. On pourrait reprocher à Henry sa santé mentale incompatible avec le psychopathe colérique qu’il est censé avoir été dans sa jeunesse, mais l’amour peut parfois avoir des effets authentiquement miraculeux. À voir donc comme une belle histoire malgré sa tristesse.