On a volé la cuisse de Jupiter par Alligator
août 2010:
Nos deux amoureux filent maintenant le parfait amour et ont décidé de roucouler sous les oliviers athéniens. Si dans le premier épisode, ils formaient un petit couple de quinquas pimpants, dans celui-là ils ne cachent plus leurs aspirations de pré-retraités. Monsieur descend au restaurant en charentaises, madame compte ses gouttes avant l'apéro. Les petits pépères sont gentillets et paraissent partis pour roupiller au bord de la mer Egée mais bien entendu c'est sans compter sur un scénario cette fois-ci virant volontiers à la pantalonnade sous figure de road-movie débridé, par moments cartoonesque et pourtant un peu plan-plan en fin de compte.
Le bât blesse à mon avis avec la présence vite fatigante du couple Alric/Perrin. La plastique avantageuse d'Alric livrant son lot de dénudés aquatiques ou ménagers donne dans l'érotique pépère encore (mais pas pervers). Le pire vient des grimaces et des cris hystériques de Perrin singeant un De Funès qu'il aurait voulu être et n'a jamais pu être faute de talent et de justesse. Les "ta gueule" et autres "mais tu vas la fermer?" parsèment mes pensées à chaque apparition du trublion tic-tac-toc, ciiiitizen bien sûr et ont grandement altéré mon modeste plaisir.
Le scénario moins réaliste, accumulant beaucoup trop de personnages secondaires ordinaires voire débiles (Dudicourt et Perrin en tête), versant plus dans la farce, la comédie d'aventure rigolote à la crédibilité mise à mal, m'a quelque peu déçu. J'appréciais quand j'étais marmot, mais là l'excès tue un peu l'enthousiasme.
Heureusement le couple Noiret/Girardot m'émoustille toujours autant. Audiard se lache beaucoup plus au détriment d'ailleurs de ces belles teintes poétiques, méditatives et pleine de réminissence et donne dans les répliques parfois tordantes. Il faut absolument entendre Lemercier (Noiret), professeur en Sorbonne, devenu criminel en cavale (en goguette surtout) en train de s'entraîner au tir et dire : "Il faut viser les gendarmes à la tête... pour ne pas abîmer les peaux".
Voilà pour quelques lignes aussi savoureuses, pour quelques plans exotiques d'une Grèce disparue (sans touristes), pour quelques moments tendres entre ces deux géants adorables que sont Noiret et Girardot, on peut prendre quelque plaisir sur ce deuxième partie, diptyque inégal et légèrement décevant.