Il y a dans cet exercice de collage musical quelque chose de bricolé qui renvoie aux audaces esthétiques de la Nouvelle Vague. Quand tant de comédies musicales s'embourbent dans la lourdeur de séquences interminables, cette spontanéité fait un bien fou. Comme des apartés dans une pièce de théâtre, les chansons apparaissent brièvement, repartant assez vite mais laissant dans leur sillage leur juste trace de plaisir et de folie.
Le plaisir se retrouve également dans l'écriture du duo Bacri-Jaoui. Une écriture délicieuse qui parvient à jongler merveilleusement entre les différents destins mêlés de ce film choral. À l'instar de la direction d'acteur, tout est juste. Aucune fausse note, aucun trait trop appuyé, c'est subtil autant dans l'humour que dans l'émotion. Et ça rend le film tout simplement jouissif. On connaît la chanson, c'est deux heures de bonheur à ne bouder sous aucun prétexte.