C'est un choc frontal ce On vous croit, d'origine belge, d'autant plus choquant qu'il percute de plein fouet sur un peu de moins de 75 minutes et à nous de nous débrouiller avec le traumatisme qui en résulte. Le dispositif choisi par les coréalisateurs, pour cette séance de tribunal, adopte la forme la plus réaliste possible, les plaidoiries des avocats étant dites par de véritables professionnels du barreau, qui se sont mués, pour un temps, en véritables acteurs, d'une crédibilité imparable. L'histoire qui sert de support au film ne raconte pas une affaire réelle en particulier mais s'appuie évidemment sur des cas avérés, de natures voisines. De toute manière, on ne met jamais en doute l'authenticité de ce que l'on voit à l'écran, dans une atmosphère irrespirable que la mise en scène, discrète mais brillante, parvient à alléger, notamment quand elle joue avec les détails architecturaux du monumental palais de justice où se déroule cette audience en huis-clos. Sommes-nous des voyeurs, en l'occurrence ? Plutôt des citoyens, confrontés à des situations dont les aspects familiaux et intimes nous concernent tous, peu ou prou. Dans le rôle de la mère, pivot du film, Myriem Akheddiou, qu'on a notamment aperçu chez les frères Dardenne, est tout simplement époustouflante et poignante de vérité.