Les chinois sont gentils et font du kung fu. Les japonais sont méchants et font du karaté. Voilà la trame synthétique et patriotique d’une flopée de films tatanesques venus de Hong Kong. Once upon a time in Shanghai ne déroge pas à cette règle, et heureusement. C’est quand les enjeux dramatiques sont les plus simples que les poings sont les plus percutants. D’ailleurs, comme la plupart des fans de claquettes chinoises, je n’arrive jamais à distinguer le nippon du cantonais autrement qu’en regardant leurs pieds : le premier porte des bottes et le second des sandales. Tant qu’ils continuent à se foutre des baffes et qu’il y aura Yuen Woo Ping sur l’affiche (ce dernier est devenu la caution indispensable, et internationale, de toutes bonnes raclées chorégraphiée depuis Matrix et Tigre et dragon), ça me va. Quand en plus je découvre de nouveaux artistes martiaux plutôt charismatiques, à défaut d’être des interprètes très subtiles, et que les ambitions artistiques du réal rehaussent quelque peu la prétention cathartique du genre (via l’utilisation d’un noir et blanc fort seyant notamment), je suis aux anges. Bref Once upon a time in Shanghaï est une réussite mêlant film noir et pan toï (coup de pied en demi lune) avec le juste dosage, celui qui permet aux plus férus de castagnes débiles de prétexter d’autres intérêts à l’assouvissement de leur besoin primaire.


Pourquoi regarder : parce que toutes les ressemblances entre Philip Ng (prononcez « Ng »), le héros du film un peu benêt mais costaud, et Bruce Lee ne sont pas fortuites. La dernière séquence est à ce sujet on ne peut plus explicite…


Pourquoi ne pas regarder : parce qu’il ne suffit pas d’une coupe au bol pour faire un bon sosie.

Outbuster
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 Films et Entre potes

Créée

le 24 févr. 2016

Critique lue 699 fois

1 j'aime

Outbuster

Écrit par

Critique lue 699 fois

1

D'autres avis sur Once Upon a Time in Shanghai

Once Upon a Time in Shanghai
Outbuster
8

Chine vs Japon: sandales vs bottes.

Les chinois sont gentils et font du kung fu. Les japonais sont méchants et font du karaté. Voilà la trame synthétique et patriotique d’une flopée de films tatanesques venus de Hong Kong. Once upon a...

le 24 févr. 2016

1 j'aime

Du même critique

Lumières dansantes
Outbuster
8

Mads Mikkelsen n'aime pas les vaches.

Dans ce film Mads Mikkelsen, que vous connaissez surement, tue une vache en lui tirant dans la tête à bout portant. Elle le regardait de son air impavide et néanmoins entendu. Dans ce film Nikolaj...

le 24 févr. 2016

18 j'aime

6

Mandibules
Outbuster
7

Le dernier Dupieux qui fait mouche !

Découvert cette semaine dans le cadre du festival Grolandais de Toulouse, le nouveau film de Quentin Dupieux est une comédie burlesque qui raconte les aventures de deux amis un peu con-con qui...

le 18 sept. 2020

10 j'aime

Himizu
Outbuster
3

Himizu: un film socialement valorisant.

Sion Sono est un artiste japonais polyvalent, touche-à-tout et anticonformiste. Ce qui en fait tout naturellement un réalisateur singulier. Son cinéma reflète son obsession d’une société japonaise...

le 25 févr. 2016

9 j'aime

5