One Eyed Monster
4.3
One Eyed Monster

Film DTV (direct-to-video) de Adam Fields (2008)

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Préparez-vous à réviser vos classiques du cinéma de genre, car One-Eyed Monster déboule avec un concept ingénieux : un mash-up slasher et porno. Comme Ti West avec X ? Noooon. Ici, on pénètre par la porte de l’absurde, frôlant parfois le surréalisme, voire une mise en abyme d’un multivers fantasque. Un pénis possédé prend son indépendance pour massacrer l’équipe de tournage d’un porno dans un chalet isolé et enneigé. Nibards, dards, dialogues étonnamment pondérés et performances d’acteurs dignes d’un cours de Stanislavski : Adam Fields signe un nanar qui commande le respect.


Parodie pure ou hommage grandiose au cinéma de genre des années 70/80 ?


Parmi les moments cultes :


L’actrice peinant à apprendre son texte, comme si l’on attendait d’elle un monologue scrupuleusement ciselé.


Le monologue de Charles Napier, vétéran du cinéma de genre, relatant son traumatisme de guerre face à une « bistouquette meurtrière » avec le même sérieux que Quint évoquant l’USS Indianapolis dans Les Dents de la mer. Les autres personnages l’écoutent, fascinés, comme à un moment solennel d’histoire : un grand moment d’absurde digne d’une œuvre dadaïste.


Les deux acteurs les plus âgés, Ron Jeremy et Véronica Hart, anciens emblèmes du cinéma X des années 70/80, en pleine crise existentielle et empreints de nostalgie, offrent une leçon subtile sur le temps passé et les années VHS.


Véronica Hart, sauveuse de l’humanité grâce à son vagin, conférant une dimension quasi mythique au récit.


Les apparitions du pénis tueur, dignes des meilleurs nanars.


Le simulateur de vagin, générant des scènes inimaginables.


Le respect scrupuleux du code du slasher : isolement, huis-clos, traque meurtrière… et les deux survivants progressistes de l’époque (le Noir et la Final Girl, pardon pour le spoiler, mais on savoure ce film pour l’hommage, pas pour le scénario).


Au final, One-Eyed Monster n’est pas seulement un nanar délirant : c’est une expérience artistique à vivre, drôle, absurde, soignée et profondément respectueuse de deux genres qui ont marqué l’histoire du cinéma des années 70/80.

gabylarvaire
7
Écrit par

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le 19 août 2025

Critique lue 24 fois

gabylarvaire

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