"Only God Forgives", ce n'est pas un film psychologique. Ce n'est pas non plus un film d'action au sens propre du terme : le rythme très lent et le silence omniprésent pourront en déstabiliser plus d'un. Mais passées les premières minutes du film, qui posent le décor dans le quotidien de voyous dans le milieu populaire Thaïlandais, on se laisse emporter par l'univers cruel, inquiétant et violent, mais aussi esthétique et fascinant de "Only God Forgives".


Côté acteurs, le trio formé par les personnages principaux est loin d'être décevant : Kristin Scott Thomas devient alors, dans un scénario particulièrement épuré, la figure féminine du trio de tête, entre son fils Julian (Ryan Gosling) et leur ennemi juré, le policier thaïlandais incarné par Vithaya Pansringarm. Et quelle figure ! Elle est fascinante de cruauté et on adore la détester ! En mère castratrice, elle domine complètement Julian et les jeux des deux acteurs sont du coup en totale opposition : si Kristin Scott Thomas remplit toutes ses scènes d'une présence incroyable, Ryan Gosling, lui, est empreint d'une expression monotone qui lui collera au visage tout au long du film, à l'image de la passivité de son personnage, soumis et sous la coupe de sa mère. Leur ennemi, le policier, est incarné par un Vithaya Pansringarm excellent, précis, charismatique et inquiétant. Si le scénario nous laisse sur notre faim, au moins les acteurs savent redresser la barre et combler les vides avec brio.


Côté visuel, c'est une vraie claque. Du Los Angeles bleuté de "Drive", on passe à un Bangkok rouge, comme l'enfer qu'il incarne. Les décors sont ahurissants, le réalisateur Nicolas Winding Refn a su dénicher des perles et joue avec les codes de la culture Thaï sans les trahir : karaokés, omniprésence du kitsch, boxe, rues et restaurants pittoresques et sans fioritures, le réalisateur reste fidèle au Bangkok populaire et nous fait voyager. Connu pour son sens de la mise en scène (Drive a reçu la Palme d'Or dans cette catégorie), Nicolas Winding Refn remet le couvert avec des images très travaillées.


Si "Only God Forgives" pourra en décevoir plus d'un, il vaut le coup d’œil au moins pour en prendre plein la vue.

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le 28 nov. 2015

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Faruko

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