Présenté comme le meilleur film de l'année... Par qui? Les thuriféraires de Nolan? Quand l'aveuglement annihile l'esprit critique...
Un film hollywoodien classique, tellement classique qu'il n'y a aucune prise de risque, aucune audace :
-un film qui s'étire sur 3h comme la plupart des productions et machines hollywoodiennes. Nolan s'engouffre dans cette surenchère du réalisateur qui fera le film le plus long. Avec des conséquences inévitables : manque de rythme, dispersion de l'intérêt, et de nombreuses scènes inutiles. Aussi, pour tenir la distance, le réalisateur comble avec des scènes inutilement bavardes.
-une trame narrative du type "rise and fall of" Oppenheimer. L'Amérique découvre un génie auquel elle donne tous les moyens possibles et imaginables. Puis, cette même Amérique maltraite cet homme qu'elle avait encensé. Ce qui est pratique du point de vue narratif (deux parties distinctes) permettant d'ailleurs de souligner l'injustice dont Oppenheimer est victime. Mais franchement pas original. Un schéma très paresseux. Oppenheimer, le Prométhée moderne. Déjà vu avec Mary Shelley. Autant faire une faire une nouvelle adaptation de Frankenstein (je rigole... à peine).
-un biopic... encore un. Celui-ci arrive à un moment où le public est saturé de biopics américains ou français. Si un récit au cinéma se résume à un exercice biographique, c'est que le cinéma n'a plus grand chose à raconter. Un biopic sur le mode "rise and fall". On ne peut plus classique.
-dernier ingrédient du cinéma sans imagination : le film à procès! On est loin du film de Sidney Lumet, Le verdict. On est plutôt dans ces longs téléfilms à procès dont on nous a longtemps abreuvé.
Un film terne mais le réalisateur a fait les choix gagnants pour la course aux Oscars : un très long biopic à procès! Le réalisateur est content, ses fans aussi. Quant au cinéma, qu'a-t-il vraiment gagné?