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Orozco the Embalmer
6.5
Orozco the Embalmer

Documentaire de Kiyotaka Tsurisaki (2001)

Afin d’apprécier Orozco à sa juste valeur, il convient d’insister sur le contexte de l’étude. Nous sommes dans un pays pauvre, dans un quartier qui jouxte des bidonvilles, et où des meurtres sont perpétrés tous les jours. Dans de telles conditions, les habitudes de travail d’Orozco ne se justifient pas dans notre société occidentale (où nous serions plus habitués à ce que l’on voit dans Aftermath ou encore Pathology), mais elles sont plutôt décentes dans ce contexte (à savoir l’utilisation de couteau de boucherie, le traitement parfois sommaire des cadavres…). Le côté trash du documentaire vient essentiellement du fait que le réalisateur filme les séances d’embaumement dans son intégralité. Autant dire que nous avons ici du gore authentique, puisque qu’Orozco débite de vrais cadavres devant nous. Avec ouverture de poitrine, déballage d’organes… Le plus impressionnant doit être les séquences de trépanations, qui rendent le gore de film comme Pathology très réaliste. Le film peut donc intéresser les amateurs de sensations fortes, mais pour les autres, ce sera plutôt le travail fait autour qui sera intéressant. Le contexte, pour ainsi dire. Orozco est régulièrement interviewé pendant ses travaux, et ce dernier faisant preuve d’un certain soin pour son travail (malgré la brutalité des traitements parfois infligés aux corps, impossible de ne pas noter leur embellissement au cours du processus), on peut juger de l’honnêteté de son travail. Malheureusement, ça ne va pas beaucoup plus loin, Orozco se livrant relativement peu et l’essentiel de ses remarque traitant de l’embaumement du corps pendant la séquence. C’est ici que nous touchons aux limites du film. En effet, si il y a une petite idée dans le fait de filmer les scènes de meurtres puis les cadavres qui reprennent un peu vie entre les mains de l’embaumeur, le film ne montre pas grand-chose de plus que cette petite illustration, réductrice et qui ne traite pas davantage de l’état d’esprit du métier, ou de son histoire. La fin aussi contient une bonne idée, avec la mort du thanatopraxiste, et le souvenir qu’il laisse auprès des gens de son quartier. Mais si l’idée est belle, le nombre très restreint de personnes interviewé en diminue grandement l’impact. Et au final, on n’a rien appris de très particulier. Orozco n’est, somme toute, qu’un banal documentaire qui regarde plus qu’il n’analyse, avec la particularité de filmer des corps en plein charcutage. On peut donc trouver un peu de matière pour disserter, mais une discussion avec un employé du milieu sera sans doute plus instructive…
Voracinéphile
5
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le 15 sept. 2013

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