Écumant de rage
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La comparaison avec La Zone d'intérêt est évidente : la maison nazie collée aux camps de la mort, devient, dans un horrible pied de nez fait à la grande Histoire, Israël, pays où l'on festoie sans cesse et où la vie suit normalement son cours. Tout va bien dans ce monde qui danse sans jamais s'arrêter : de toute manière, Tsahal dit toujours la vérité sur ses actions menées contre son voisin direct (en plus, c'est pratique et accommodant pour sa conscience de penser qu'il s'agit bel et bien de la réalité).
Néanmoins, ce ne serait clairement pas rendre justice au film de Nadav Lapid que de le limiter à cet aspect purement comparatif. Les deux oeuvres n'ont pas grand chose à voir dans leur développement narratif, et encore moins dans leur rythme et leur mise en images.
Je pensais avoir tout vu au cinéma ou presque, mais Oui fait pleuvoir autant d'idées saugrenues de mise en scène qu'il ne tombe de bombes sur la Palestine. Dans une seconde moitié plus posée mais tout aussi passionnante, les excès en tous genres laissent la place à un examen de conscience raté, la probabilité de rédemption d'Y., le héros chargé de créer un hymne célébrant les exploits guerriers de son pays, s'estompant paradoxalement au gré de son rapprochement de la bande de Gaza.
Lapid livre en définitive un violent réquisitoire contre son propre gouvernement, et pour ce faire, il use du même cynisme que ce dernier dans un geste de cinéma fort et désespéré. Il y charge également la couarde passivité de ses compatriotes et de l'Occident au sens large. Ces spectateurs privilégiés se reconnaîtront sans problème dans le pathétisme d'un héros qui a vu mais fait semblant de ne pas voir, et qui dit Oui à tout et Non à rien alors qu'il aurait fallu hurler Oui à rien et Non à tout.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films avec la plus belle fin, Ces scènes auxquelles je dois ma cinéphilie, Mon tour du monde cinématographique, Quand rien que le mouvement de la caméra en lui-même me fait déjà aimer la scène. et 2025 en films
Créée
le 21 sept. 2025
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