SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

C'est beau. je crois que c'est tout ce qu'on peut dire. Pour ceux qui cherchent à créer de l'émotion tout en expérimentant, ce film est à voir.

Si ça marche, c'est parce que les rushes sont belles à la base. Et l'auteur trouve une sorte de connexion entre ces images, entre ces moments de vie. Ce n'est pas n'importe quoi qui est relié à n'importe quoi comme j'ai déjà pu voir dans le genre expérimental. Si Mekas a pioché dans ses vieilles bobines, il n'a certainement pas tout mis, certainement pas mis n'importe quoi non plus. Et puis il faut bien le dire : le fait que ça ait été tourné sur pellicule ça ajoute quelque chose. Puisque le film n'est jamais qu'un fantôme, le grain de la pelloche ne peut que renforcer le thème du film. Si ç'avait été tourné en DV, peu de chance que ç'ait été aussi fort. Enfin je ne suis pas sûr. Il est vrai que le DV respire le film de famille, une esthétique particulière. Mais puisqu'ici l'auteur reste dans le concept 'film', le grain et l'esthétisme plus particulier sied mieux au projet.

Ces textes intercalés renforcent le côté poétique. Ça n'a pas toujours de sens ou de rapport direct avec ce que l'on voit, mais ça déclenche quelque chose intérieurement et on a l'impression de faire le lien. C'est bien trouvé. L'auteur aurait pu ne mettre que des images, le fait qu'il rajoute ces mots, ces phrases, ça ouvre une nouvelle dimension au film.

La bande son, enfin, participe vraiment à la fluidité des images. C'est beau, c'est poétique et tout est lié par ces chants, ces phrases, ces musiques. Si n'importe quelle musique aurait permis cet effet (haa la musique, ça fait le bonheur du monteur qui ne sait pas monter), le choix de certains thèmes en particulier fonctionne très bien.

Malgré toutes ces bonnes choses, je reste tout de même un peu partagé. Le fait est, au final, le film aurait pu durer 3h ou 30 minutes, ça n'aurait pas changé grand chose. Une fois que l'auteur a trouvé son système, il s'y colle et n'offre plus vraiment de surprise. Tout reste pareil. C'est beau, oui, mais ça en devient anecdotique. C'est un peu dommage. Entre la première et la dernière image, quelques unes marquent, mais beaucoup s'oublient.

Bref, un film expérimental certainement intéressant, mais qui reste un peu trop anecdotique à cause d'un concept qu'il aurait peut-être fallu pousser un peu plus loin.
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 15 janv. 2015

Critique lue 461 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 461 fois

5

D'autres avis sur Outtakes From the Life of a Happy Man

Outtakes From the Life of a Happy Man

Outtakes From the Life of a Happy Man

le 15 janv. 2015

Une vie, un film

C'est beau. je crois que c'est tout ce qu'on peut dire. Pour ceux qui cherchent à créer de l'émotion tout en expérimentant, ce film est à voir. Si ça marche, c'est parce que les rushes sont belles à...

Outtakes From the Life of a Happy Man

Outtakes From the Life of a Happy Man

le 21 avr. 2022

Celui qu'on avait trop longtemps laissé vivre

Pour filer la métaphore d'il y a quelques jours dans la critique d'He Stands in a Desert Counting the Seconds of his Life, Mekas ressemble définitivement à du vin : ils se bonifient tous deux avec...

Outtakes From the Life of a Happy Man

Outtakes From the Life of a Happy Man

le 15 mai 2025

Quand le film de vacances devient chef d'œuvre

Au début on est perdu, comme submergés par ce flow d'images rythmé qui défilent tel un vieux powerpoint que notre grand frère ou grande sœur fait pour notre anniversaire. Puis vient la voix, la...

Du même critique

Taxi Driver

Taxi Driver

le 16 janv. 2011

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

Les 8 Salopards

Les 8 Salopards

le 3 janv. 2016

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

Strip-Tease

Strip-Tease

le 22 févr. 2014

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...