Presque cinquante ans après le mémorable Magicien d'Oz, qui avait enchanté petits et grands grâce à ses décors majestueux, ses effets spéciaux réussis, ses chansons enivrantes et sa féérie omniprésente, voici venir la suite tardive des aventures de Dorothée dans le monde d'Oz. Réalisée par Walter Murch, ingénieur son émérite de plusieurs succès comme THX 1138 ou encore Apocalypse Now, cette séquelle s'avère beaucoup plus différente que son prédécesseur. En effet, extrêmement sombre, désespéré voire glauque par moments, le long-métrage a traumatisé plus d'un gosse lors de sa sortie.
Et pour cause : décors constamment délabrés, méchants omniprésents, atmosphère lugubre, costumes psychédéliques, musique éplorée et scènes inquiétantes sont au programme. Dès le début, le ton est donné : Dorothy ne rêve que du Pays d'Oz et ses tuteurs, inquiets, font appel à un médecin amateur du nouveau siècle (comme on en voyait des tas à l'époque) pour lui remettre les idées en place. Sa technique ? Les électrochocs. On voit donc dès le début une Dorothy dans un asile de fous, attachée et sauvée de justesse d'un traitement horrible. Wow ! Pour un film enfantin, c'est pas gagné.
S'en suit donc une aventure dans un Oz massacré par le Roi des Gnomes où sévissent plusieurs créatures plus ou moins réussies comme les hideux Rollers où couleurs fluos et tubes protubérants font guise de costumes ringards (on est dans les années 80), l'Épouvantail et son costume grossier, Tik-Tok le robot, Jack Potiron et Billina la poule parlante sont animés hasardeusement en animatronique et le Roi des Gnomes dans sa forme rocheuse animé en stop-motion avec de la pâte à modeler. En somme, une suite assez inappropriée bien que fidèle aux deux romans de Baum mais à l'esthétique douteux et à la féérie latente.