Faire une suite à Pacific Rim sans Guillermo Del Toro, c'est comme proposer une pizza après une entrée au caviar. Le réalisateur mexicain préférant quitter le navire par manque d'idées créatives, restant tout au plus producteur pour la forme, nous nous retrouvons devant la séquelle classique où le fils d'un précédent personnage prend la relève et fait face, aux côtés de nouveaux personnages, à une nouvelle menace menaçant la Terre.
Sans tourner autour du pot, Pacific Rim Uprising est un copié-collé d'Independence Day Resurgence. Ni plus, ni moins. Similaire sur énormément de points, des personnages aux enjeux dramatiques, l'originalité n'est pas de mise ici (elle ne l'était d'ailleurs déjà pas dans la suite de Roland Emmerich). Plus soft, au casting plus jeune et au scénario encore plus cartoonesque, le long-métrage ne propose concrètement rien de neuf si ce n'est un combat entre Jaegers, ces robots géants ici tous plus fantasques les uns que les autres.
Bien plus influencée encore par Evangelion et même le jeu vidéo Zone of the Enders, la direction artistique s'avère catastrophique, le remplaçant de Del Toro étant ici Steven S. DeKnight, issu de la télévision et n'ayant à son actif que quelques épisodes de la série "Angel" et le pilote du reboot de "Daredevil" par Netflix. Désormais exposés en plein jour, les combats s'enchainent et se ressemblent, prétexte à un scénario poussif et débile. Le premier film ne brillait pas de son intelligence et parvenait à proposer un spectacle dantesque et décomplexé servi par une mise en scène maîtrisée et des idées à chaque plan.
Écrit par quatre scénaristes quasi-inconnus (dont DeKnight et l'auteur de la trilogie du Labyrinthe), le long-métrage n'arrive jamais à être dynamique, drôle ou même émouvant, la mort d'un personnage emblématique étant ici balayée avec une nonchalance effrayante. Sauvé de la case direct-to-DVD grâce à son budget conséquent (merci la Chine), Pacific Rim 2 est l'exemple typique de la suite opportuniste confiée à n'importe quel yes-man souhaitant faire ses preuves au cinéma.