Un groupe de chercheurs d'or occupe un terrain convoité par un business men sans vergogne de la ville voisine, également impliqué dans l'industrie aurifère, mais à une échelle industrielle. Un prédicateur de passage (Clint Eastwood) les assistera dans leur résistance. Pour son troisième western, Eastwood revient aux canons du genre américain, abandonnant le style baroque des westerns spaghetti : retour aux unités de temps, lieu et action, prises de vue classiques, plans moyens, décors soignés, musique discrète, héros au caractère affirmé, antagonistes mus par la cupidité, amitié et une pointe de sentimentalisme. On observe néanmoins quelques clins d’œil à Sergio Leone : le héros attendant le train du côté opposé à la gare, la bande du Marshall vêtue de longs manteaux identiques, etc. Ce classique cocktail est servi avec une intrigue tout aussi inhabituelle : le héros solitaire accomplit son devoir, scène de duel final dans la rue principale de la ville comprise, puis repart, toujours seul « I’m a poor lonesome cowboy far away from home… ». Le succès de l’œuvre repose sur plusieurs facteurs clés : une mise en scène sobre et discrète, un choix judicieux des séquences pour illustrer la communauté des chercheurs d’or, la qualité exceptionnelle du jeu d’acteurs, et surtout, une narration maîtrisée. Contrairement aux maîtres américains du genre, Eastwood s'écarte de la norme en laissant planer une certaine ambiguïté autour de son héros ; son passé, pourtant déterminant pour sa conduite, ne nous est révélé que par bribes. En 1985, avec ce film, Eastwood démontrait la possibilité de réaliser des westerns de qualité, à condition d'intégrer les apports des générations précédentes et de maîtriser le genre épique.