Croisement en L’HOMME DES HAUTES PLAINES et IMPITOYABLE, ce western est un des plus somptueux d’Eastwood. Jouant beaucoup sur un côté biblique assumé (un prêtre, un tir dans une main qui se pose en stigmate, la prière en référence aux cavaliers de l’apocalypse, un ressuscité), le récit va voisiner avec le fantastique (le cavalier qui apparaît et disparaît, le colosse qui casse un rocher, les tirs ultra-précis, le côté ange-gardien, l’ambiguïté sur la personnalité du prêtre).
Eastwood ne cherche pas à faire du classique à la John Ford, et se démarque de ses mentors Don Siegel et Sergio Leone, traçant sa route, sans oublier en route Sam Peckinpah.
Il joue avec des figures du western (les chercheurs d’or, les mercenaires, les villages en rue unique) mais pour bien égratigner notre époque (on est en plein dans les années Reagan) avec le danger du productivisme et du capitalisme.
C’est beau, opératique et percutant.