Orphée est une popstar adulée lorsque sa compagne meurt d’overdose. Lui, électrocuté par sa guitare avant un concert est bien décider à aller la chercher jusqu’en enfer…
Cette réécriture du mythe d’Orphée et Eurydice, remis au goût du jour, a bien failli ne jamais voir le jour, d’une part parce que personne ne voulait mettre du pognon dedans et qu’aucun des chanteurs approchés par le réalisateur n’avaient accepté le rôle.
Le film est parvenu à boucler son financement au… Japon (à la condition qu’Eurydice soit incarnée par la japonaise Keiko Itō) et pour camper Orphée, à défaut d’avoir trouver un chanteur (David Bowie & Johnny Hallyday furent sollicités), c’est finalement Francis Huster (qui n’est absolument pas chanteur) qui incarne le rôle-titre.
Malgré son flop lors de son exploitation commerciale, cela n’a pas empêché le film, au fil du temps, d’obtenir une certaine renommée, hélas pour les mauvaises raisons. En effet, Parking (1985) parvient à réunir en seul et même film tous les ingrédients du parfait nanar. Je ne sais pas ce qui est le plus alarmant dans ce film, qu’il soit foncièrement mauvais du début à la fin ou que ce dernier ait été réalisé par un talentueux cinéaste ? Comment Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort - 1966) a-t-il pu mettre en scène un pareil film ? C’est bien simple, il n’y a absolument rien qui ne va, pas même une pauvre scène qui viendrait relever le niveau.
Le plus inquiétant dans ce film, c’est sans la moindre hésitation l’interprétation ou le non-jeu de Francis Huster (On a volé Charlie Spencer ! - 1986) qui ne cesse de chanter faux tout au long du film et débite son texte de façon désincarnée. Son personnage est tellement ridicule qu’il est impossible de s’y attacher ou de le prendre au sérieux (il fait de la moto avec sa guitare dans le dos et porte un bandana lumineux qui clignote). Non seulement le premier rôle est pathétique mais même la B.O. composée par (excusez du peu) Michel Legrand s’avère ringarde. Les paroles sont sacrément gratinées et l’intonation et le débit de Francis Huster (articulant le moindre mot) ne font qu’enfoncer le clou (il aurait été tellement plus intelligent de le faire doubler en post-prod).
L’interprétation catastrophique du héros et les chansons indigentes ne sont hélas que la partie émergée de l’iceberg, car le reste du film ne sera pas avare en idées toutes plus kitsch les unes que les autres (l’esthétisme général du film, le parking et sa porte dérobée ou encore l’Enfer représenté en noir & blanc avec une touche de rouge).
Un foirage total en bonne et due forme que le réalisateur ne tardera pas à renier dès sa sortie et cela se comprend parfaitement.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●