Marnie est une jeune femme qui va de boulot en boulot en tant que secrétaire, en emportant à chaque fois l'argent de ses employeurs, en employant à chaque fois une nouvelle identité. Son nouveau patron repère assez vite son manège, mais pris de sentiments à son égard, va voir jusqu'où elle peut aller.
J'ai souvent lu que Marnie était un Hitchcock mineur, sans trop savoir pourquoi, il n'a pas la renommée de Psychose, et pourtant, j'ai trouvé que c'était formidable, car au fond extrêmement complexe sur la psyché de la femme ET de l'homme.


Cette secrétaire, incarnée par Tippi Hedren, a un comportement disons particulier, qui a une peur panique des hommes, qui déteste les éclairs, et réagit violemment à la couleur rouge. Quant à son patron, joué par Sean Connery, il est parfois le contraire de ses intentions, à la fois psychologue envers sa compagne, puis épouse, doux et empli de pulsions sexuelles. C'est aussi ça qui fait le sel de ce film vraiment étonnant, où les surprises sont nombreuses, avec des acteurs tous impeccables, bien qu'il faut toujours se faire à l'accent écossais parfois très prononcé de notre ami Sean, mais comme il est beau et charismatique, on pardonne. Quant à Tippi Hedren, elle rejoint la longue liste des héroïnes Hitchcockiennes blondes, mais ses névroses, je dirais sa folie, la rendent intéressante.
Bien évidemment, mieux vaut en dire le moins possible, mais on sent que le réalisateur aime tourner autour du pot quant à ses obsessions (sexuelles ?), et quelle mise en scène ! La seule scène du flashback, avec ce travelling compensé donne l'impression, avec ce simple effet, que nous sommes ailleurs.


Il faut aussi souligner la musique de Bernard Herrmann, qui donne une sensation de mélancolie, qui est d'ailleurs la dernière composée officiellement pour Hitchcock, et tout ça donne une très grande réussite, d'autant plus forte que je ne m'y attendais pas.

Boubakar
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le 10 févr. 2020

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Boubakar

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