Pauvres Créatures est une véritable curiosité visuelle. Yórgos Lánthimos nous plonge dans un univers qui oscille entre le gothique de Burton, l’étrangeté poétique de Jeunet (La Cité des enfants perdus) et la précision stylisée de Wes Anderson. Chaque plan est un tableau, chaque décor une petite fable visuelle. L’humour absurde et les dialogues décalés apportent une légèreté bienvenue, renforçant le côté fable surréaliste.
Reste un bémol : la multiplication des scènes sexuelles. Qu’elles participent au propos, je n’en doute pas, mais elles deviennent parfois trop insistantes, au point de frôler le registre érotique sans l’assumer pleinement. Le passage à la maison close, beaucoup trop long à mon goût, casse même le rythme pourtant parfaitement maîtrisé jusque-là.
Malgré cela, Pauvres Créatures demeure une œuvre marquante, originale et audacieuse, qui bouscule et séduit par son inventivité visuelle et sa folie assumée. Un film imparfait, mais très intéressant, qui mérite largement d’être vu.