Perfect Blue
7.8
Perfect Blue

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon (1997)

Mima est la chanteuse phare d'un girls band très populaire au Japon. Lassée de sa carrière d'idole des jeunes, elle prend la décision difficile de claquer la porte de son groupe pour se tourner vers une carrière d'actrice. Son agent arrive très vite à lui décrocher un rôle secondaire dans une série policière. Mais son choix de carrière déplaît à nombre de ses fans. Bientôt Mima découvre des détails intimes de sa vie privée dévoilé sur son fan-site. Un de ses admirateurs particulièrement rancunier s'attaque bientôt à l'entourage de la jeune femme, laquelle perd bientôt tous ses repères en confondant sa vie avec le rôle qu'elle incarne dans la série. Quand plusieurs meurtres cruels frappe son entourage, Mima en vient alors à douter d'elle-même.


Sorti en 98, Perfect Blue est le film qui révéla un cinéaste, le regretté Satoshi Kon, au monde entier et qui redonna une crédibilité au cinéma d'animation japonais après le formidable Ghost in the shell de Mamoru Oshii.


Relatant le questionnement existentiel d'une jeune starlette doutant d'elle-même et de son avenir, le film emprunte les contours tortueux d'une intrigue parano pour tracer la trajectoire schizophrène de son héroïne. Empruntant beaucoup aux préoccupations névro-féministes de Polanski ainsi qu'au cinéma de Brian De Palma dont on retrouve ici la vision du double fantasmé, le récit plonge le spectateur dans le mystère le plus total et servira d'influence majeure (assumée ou non) au Black Swan de Darren Aronofsky.


Certes l'animation a désormais pris un sacré coup de vieux et n'avait déjà rien de révolutionnaire à l'époque, l'intérêt du film se situant plus dans la description des tourments de son héroïne laquelle en vient à redouter les conséquences de ses choix artistiques sur son image et sa vie personnelle. On nage ici en plein existentialisme tel que Sartre le concevait. La juxtaposition dans le récit entre réalité, fantasme sexuel et homicide finit de donner au film l'aura d'une oeuvre mystérieuse et dérangeante tout en dénonçant en filigrane la cruauté et les travers du showbiz.

Buddy_Noone
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Japanimation, Les meilleurs films d'animation japonais, Top 302 films, Cinéma fantastique et Les trilogies thématiques

Créée

le 14 avr. 2015

Critique lue 684 fois

24 j'aime

7 commentaires

Buddy_Noone

Écrit par

Critique lue 684 fois

24
7

D'autres avis sur Perfect Blue

Perfect Blue
Sergent_Pepper
8

Harcèle-moi si tu veux

Perfect Blue commence sous les ors du spectacle, la pop japonaise et ses codes si spécifiques : habillées comme des poupées, à la fois petites filles et objets de tous les fantasmes grâce à un...

le 27 mars 2014

172 j'aime

24

Perfect Blue
Strangelove
8

L'école des fans

Satoshi Kon, épisode 2. Après être rentré dans son univers de taré avec son film Paprika (que je recommande chaudement), me voilà déjà lancé dans son premier film, Perfect Blue, qui suit les déboires...

le 11 nov. 2013

84 j'aime

5

Perfect Blue
Velvetman
9

Body double

Premier film de Satoshi Kon, Perfect Blue est un coup de maitre salvateur incarnant les déboires schizophréniques d’une artiste s’enfermant dans une paranoïa destructrice. Mima, belle et jeune...

le 20 janv. 2016

70 j'aime

6

Du même critique

Les Fils de l'homme
Buddy_Noone
9

La balade de Théo

Novembre 2027. L'humanité agonise, aucune naissance n'a eu lieu depuis 18 ans. Pas l'ombre d'un seul enfant dans le monde. Tandis que le cadet de l'humanité vient d'être assassiné et que le monde...

le 18 juil. 2014

92 j'aime

6

Jurassic World
Buddy_Noone
4

Ingen-Yutani

En 1993, sortait avec le succès que l'on sait le premier opus de la franchise Jurassic Park. En combinant les différentes techniques de SFX et en poussant à leur paroxysme des images de synthèse...

le 16 juin 2015

84 j'aime

32