Vu hier soir (merci le mois gratuit Amazon Prime), c'était sympa.
Alors je n'ai jamais lu le roman de Carlo Collodi, mais il paraît que cette adaptation lui est très fidèle, je veux bien le croire (elle colle en tout cas avec les souvenirs que j'ai de mes cours d'italien au bahut). Ayant apprécié les films précédents de Matteo Garrone (en particulier Tale of Tales), c'était en tout cas un film que j'aurais souhaité voir au cinéma - et que j'aurais même d'ailleurs dû voir en avant-première présentée par Roberto Benigni, hélas annulée en raison du Grand Confinement. Mais bon, heureusement pour lui, le film est sorti en décembre en Italie et a donc eu le droit d'être exploité correctement à domicile avant la fermeture des salles de cinéma.
Parce que c'est un film plutôt sympa, ma foi. Qui réussit à coupler harmonieusement une esthétique assez morne voire inquiétante par moment (que ce soit au niveau des décors, souvent sombres et délabrés, que des personnages, d'une laideur parfois perturbante) à un ton plutôt léger et bon enfant. Le rendu du Pinocchio est réussi, il est réaliste sans être dérangeant et le gamin le joue bien (bon, le personnage en lui-même est une foutue tête à claques, mais il le fait bien). Quant aux autres créatures/animaux, si certaines sont très belles (le requin géant notamment) quand d'autres sont absolument malaisantes (le thon notamment, d'un mauvais goût presque fascinant), toutes se fondent pourtant à merveille dans l'univers du film. Ça fonctionne. Et ça, c'est bien.
Agréablement surpris aussi par Roberto Benigni, très bien en Geppetto, car plus sobre qu'à l'accoutumée. Et par la musique, signée Dario Marianelli, très sympa avec ses petites envolées aux accents féériques et qui enrobe parfaitement le film. Autant de réussites qui font de ce premier Pinocchio de la décennie (deux autres sont à prévoir dans un futur proche !) une agréable surprise, particulièrement bienvenue en cette période de disette cinématographique. Il serait dommage de s'en priver !