Après le carton semi-surprise du premier volet, Disney décide de mettre le paquet sur la franchise « Pirates of the Caribbean ». Et se lance dans un diptyque, qui démarre avec « Dead Man’s Chest », tourné pour 225 millions de dollars (!), faisant de la saga l’une des plus grosses machines hollywoodiennes de la décennie 2000.
Le film débute brutalement, avec d’un côté nos tourtereaux Will et Elizabeth menacés pour un sinistre lord et contraints à reprendre leurs aventures. De l’autre, le pirate Jack Sparrow, traqué par Davy Jones et son Kraken. Sauf que le scénario est l’un des problèmes majeurs. L’intrigue démarre de manière laborieuse, enchaînant les arcs narratifs et les personnages secondaires de manière pas très fluide, ni très développés. Entre les grosses facilités (pratique, une boussole magique qui dit aux personnages où aller !), les éléments sacrifiés (Keira Knightley et Jonathan Price, quasi inutiles), la réalisation plus générique, et les nombreux dialogues, l’ensemble est franchement longuet… surtout pour un film de 2h30 !
Malgré le fait que ce moteur tourne quelque peu à vide, il tourne avec énergie. Les (nombreuses) scènes d’action sont menées avec punch, et il y a à nouveau beaucoup d’inventivité dans l’univers du film. En particulier ici, le Hollandais Volant et son cruel capitaine Davy Jones, bénéficient d’effets visuels très réussi, tandis que Bill Nighy donne (littéralement) du cœur et du corps à ce méchant tentaculaire. On n’en dira pas autant de Lord Becket, avec la véritable erreur de casting qu’est Tom Hallender. Si le comédien a indéniablement du talent, son personnage tient plus du comptable qu’on a envie de baffer, que de l’homme d’affaire machiavélique et principal méchant d’un diptyque se voulant épique.
Néanmoins, on retrouve avec plaisir Johnny Depp en pirate rock’n’roll, véritable fer de lance qui efface à nouveau le plus fade Orlando Bloom… et navigue avec aisance dans les eaux du box-office. Car ce deuxième volet sera le plus gros succès commercial de 2006, battant quelques records au passage.