Delon en large
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Ô spectateurs cartésiens, si vous abhorrez les invraisemblances, rebroussez d’emblée votre chemin. René Clément les accumule : invraisemblance géographique tout d’abord, les personnages allant gaiement et sans cesse de Rome à Taormina (Sicile) en passant par Naples en un claquement de doigts, alors que plus de 750 km les sépare et que la télétransportation n’a pas encore été inventée. Invraisemblance psychologique ensuite, avec ce portrait mal esquissé d’un assassin qui commet un crime sans y croire lui-même, tant le geste semble sorti de nulle part, ridiculement justifié par un coup de soleil, comme s’il s’agissait de violence gratuite alors qu’il agit avec préméditation, annonçant d’ailleurs ses velléités meurtrières à la victime en devenir. Invraisemblance narrative enfin avec ce meurtre jamais élucidé, la faute à des forces policières d’une bêtise considérable laissant toujours échapper le criminel miraculeux et des personnages d’une naïveté incroyable n’arrivant pas à saisir les mobiles du crime.
Si l’on parvient à omettre ces quelques lacunes, ou tout du moins à s’en accommoder, il ne reste qu’à jouir de Delon, dont d’aucuns rêvent secrètement de lécher le torse glabre et humide de sueur salée avant qu’il ne leur plante, par derrière - ou non, selon les préférences - son couteau long et dur, érotiquement assassin. Delon, ami-ennemi, qui trompe tout le monde, lui en premier, qui s’aime et s’embrasse dans la glace puis assassine son ami pour mieux le posséder : pénétrer l’autre tout en étant soi, lui dérober identité, vêtements, argent et femme : homosexualité refoulée, incarnation du fantasme des pulsions de vie et de mort ou révolte ouvrière du dominé contre le dominant ? Chacun y va de sa lecture, la plus accommodante – si toutefois lecture il y a et si elle est méritée.
Les nombreuses anecdotes autour du film, des coulisses, des conditions de tournage, du casting démontrent bien la pauvreté de la critique.
Créée
le 26 avr. 2024
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