Eh bé... quelle aventure. Je ne sais trop bien quoi dire tant l’exubérance de Plus beau que moi tu meurs m’a saisi.

Je coupe court au suspense : j’ai adoré voir ce film. Et pourtant, je n’ai pas beaucoup ri.

Par contre, j’avais les yeux ronds comme des culs de bouteille et un sourire béat accroché à mes lèvres tout du long. Ou presque.

C’est qu’on ne voit plus souvent de nos jours autant de liberté, de zinzineries débridées hors de contrôle et farouchement insensibles à tout jugement a priori.

Aldo aldonne à tout va, Philippe Clair jure comme un charretier d’Oran, l’accent pied-noir en bandoulière (Aïe aïe aïe la putain de bordel de merde !, Daimler, la putain de ta mère !), les nombreuses femmes-plantes-vertes sont toutes sorties d’un moule de Mattel® et montrent leurs nichons plus souvent qu’un président de la République français son mépris de classe et tout ceci au milieu de saynètes embouties à la masse formant bon gré mal gré un ensemble plus incohérent qu’autre chose.

Pour apprécier, on aura évidemment pris soin au préalable de débrancher son lobe frontal, et si possible de s’entourer de soutiens amicaux, ceci pour résister aussi aux outrances de l’époque et de Philippe Clair qui multiplie sexisme bien-sûr mais aussi racisme, homophobie, grossophobie, etc., mais sans forcément penser à mal ni forcément adhérer à ces discriminations (j’en sais rien mais je l’imagine ainsi).

Quelques répliques en passant pour finir :

  • — « Il est pas bon mon couscous ?! »
  • — « Mange mange ! la con de ta mère la putain de ta race ! »
  • — « Eh Paulo ! Viens lui finir les pattes la vie de ma mère ! »
  • — « Zoubida, la reine des folies berbères ! »
  • — « Merde, c’est la grosse, faisons semblant de pas la voir ! »

Ce film est un point d’exclamation géant, sale, coloré, bruyant, mal élevé et malformé et qui n’en a rien à foutre de ce que vous pouvez penser de lui. Et c’est sans doute tant mieux comme ça.

[...]

Je me relis et me dis qu’il faut que j’ajoute la précision que je ne pense pas que c’était mieux avant, et que Plus beau que moi tu meurs soit le prototype de comédie que j’ai envie de voir produite, distribuées et regardées par des gens innocents aujourd’hui.

Cela dit, faut reconnaître qu’entre 8 rue de l’humanité, Les Bronzés 3 ou L’homme parfait, la production actuelle n’est pas seulement triste mais aussi terriblement cynique et peu inspirée.

Jouez au bingo des clichés avec ce film, qui totalise 64 ingrédients

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Personnage > Agissement

Lève les bras en signe d’impuissance - Pique une crise de nerf - Interprétation | Rit de manière forcée - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine - Passion | Se fait draguer - Se regarde dans un miroir | Maquillage, nœud de cravate, etc. - Stylé | Demande un truc en claquant des doigts - Tension | Porte la main à son visage dans un moment dramatique

Personnage > Caractéristique

Tope aux vannes nulles de son ami·e - Interprétation | En fait des caisses - Loose | Patron ridiculisé - Passion | Nul en drague

Réalisation

Démarre sur les chapeaux de roues - Écran partagé - Effet | Filtre chromatique (bleu) pour les scènes de nuit filmées en plein jour - Fin | En miroir du début

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet | Décors - Pouet-pouet | Déguisement

Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Les épées/cannes/flèches/lances font woosh/cling - Bruit générique | Chat - Bruit générique | Verre cassé - Musique | Classique

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Bite, chatte, cul (gag) - Coup dans les couilles (gag) - Coup de feu parti par accident (gag) - En fait des caisses (personnage) - Est bourré·e ou drogué·e (gag) - Gag avec un animal - Gag cartoonesque - Interprétation | Louche ou grimace après avoir reçu des coups - Quiproquo de situation - Quiproquo sur l’identité des personnages - Ronflements - Se cache (gag) - Tombe ou est poussé·e tout habillé·e dans une piscine (gag)

Scénario > Contexte spatio-temporel

Boîte de nuit - Cliché touristique - Église

Scénario > Dialogue

Foule en colère - Référence à la Bible, ou à la religion chrétienne

Scénario > Élément

Gifle de femme outrée - Titre du film énoncé dans le film - Viré du domicile conjugal

Scénario > Ficelle scénaristique

Jumeaux/Jumelles - L’univers est petit - La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille) - La chatte à Mireille - Musique « ethnique » qui situe l’action dans un pays non-occidental

Scénario > Situation

Passion | Moment d’intimité interrompu - Tension | Surenchère de rebondissements

Thème > N’importe quoi

Trop con·ne | Ces gens font des trucs complètement con

Thème > Rejets, moqueries ou discriminations

Accents étrangers caricaturaux - Parler petit nègre - Wacisme

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Attitude et/ou stéréotype sexiste - Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol - Image dégradante | Nunuche - Objectification sexuelle | Nichons, fesses - Objectification sexuelle | Reluque une femme - Objectification sexuelle | Tenues légères - Objectification sexuelle | Travelling pied/tête sur une femme - Outrage sexiste | Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux

Thème > Testostérone

Pulsion sexuelle masculine

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 25 mai 2023

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