Après le succès de Tais-toi quand tu parles ! en 1981, quelle idée a eu Philippe Clair ? Un nouveau film, un an plus tard. Bien entendu toujours avec Aldo Maccione où il décide de lui faire jouer à fond la carte de l'italien séducteur à la célèbre démarche chaloupée : la classe.

Avec toujours le même succès, alors que les critiques taillaient déjà à l'époque les films de Philippe Clair, Plus beau que moi tu meurs engrangera plus de 3 millions d'entrées en salles.

Qu'on le veuille ou non, ces films faisaient des cartons au cinéma et on peut regretter que ce genre-là ait complétement disparu aujourd’hui d'autant que les films de Philippe Clair ne sortent pas en DVD et ne sont plus rediffusés à la télévision.

Pour autant, il faudra avoir le cœur bien accroché pour supporter la vision de Plus beau que moi tu meurs tant les acteurs, Aldo Maccione et Philippe Clair en tête, font preuve d'hystérie tout au long du film.

Le scénario, c'est bien simple, il n'y en a pas. Une constante chez Philippe Clair. Un taulard sort de prison pour bonne conduite mais est accusé de proxénétisme et de braquage à main armée. Là-dessus son frère jumeau, un curé, l'envoie en Tunisie retrouver un ami d'enfance mais les flics le suivront ce qui entraînera évidemment bon nombre de quiproquos, situations de vaudeville, courses-poursuites à n'en plus finir. Avec des gags bien lourds comme il se doit. En fait, le film fait plutôt penser à une suite de sketchs écrits par Philippe Clair dont certains seraient drôles et d'autres qui tomberaient complétement à plat mais sans aucun lien entre eux.

Comment expliquer la fin dans le désert avec les jihadistes ? Quant aux dialogues, ils sont parfaitement absurdes entre auto-citation : "tais-toi quand tu parles" ou le grand n'importe quoi : "café chaud, café glacé ? café glacé, vous m'en ferez chauffer une tasse".

Et puis, production de Tarak Ben Ammar oblige, Philippe Clair a plus de moyens alors il essaie de faire un peu plus de cinéma : des zooms, dézooms, plans larges.

Véritable blockbuster en 1982, on peut trouver ça encore aujourd'hui tout à fait crétin et d'une bêtise absolue mais Plus beau que moi tu meurs est le reflet de ce comique franchouillard des années 70/80 qui avait le vent en poupe avant de décliner à partir du milieu des années 80.
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le 14 août 2013

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