Avec Ponyo sur la falaise, Miyazaki revient à une animation entièrement dessinée à la main. Environ 170 000 images ont été réalisées manuellement, ce qui donne à l’ensemble un cachet de simplicité parfaitement adapté à l’histoire.
Ce film touche par l’atmosphère d’innocence qui s’en dégage, mais aussi par sa puissance.
L’innocence transparaît à travers les deux personnages principaux :
Ponyo, être hybride, mi-humaine mi-poisson, fille d’un sorcier marin pessimiste. Créature débordante d’énergie et de volonté, elle s’émancipe et trace sa route.
Sôsuke, petit garçon de 5 ans, étonnamment mûr et posé pour son âge.
Tous deux se lient très vite, animés par une vitalité que rien ne semble pouvoir arrêter.
Quant à la puissance, elle s’exprime dans les éléments déchaînés : le tsunami qui frappe les côtes, la mer furieuse que Ponyo traverse en courant sur ses crêtes, accompagnée par la musique de Hisaishi aux accents wagnériens. Ces forces naturelles traduisent la puissance des sentiments qui l’animent et qu’elle libère en transgressant les lois établies.
Ce conte revisite librement La Petite Sirène. Plus lumineux que d’autres films de Miyazaki, il s’adresse d’abord aux enfants, mais son message n’a rien d’« enfantin ». Il met en scène l’équilibre fragile entre terre et mer. Cette harmonie ne peut être forcée par la magie, comme tente de le faire Ponyo, mais seulement naître d’une acceptation inconditionnelle et d’un amour réciproque. La vitalité de Ponyo, qui paraît inépuisable, s’épuise finalement avec sa magie. Seul Sôsuke peut lui redonner vie en choisissant de l’accueillir telle qu’elle est, quelle que soit sa forme.